La manifestation, entamée dans la matinée, a réuni plus de 20.000 personnes, 400 tracteurs et un millier de cyclistes, selon l'Acipa, la principale association d'opposants au projet d'aéroport nantais, la police parlant de 7.200 manifestants. "La mobilisation paysanne est au rendez-vous au-delà des espérances", a commenté Julien Durand, porte-parole de l'Acipa.
Mais alors que le gros des manifestants commençait à se disperser à partir de 15h30, plusieurs organisations paysannes ont annoncé qu'elles poursuivaient une occupation illimitée du grand pont de Cheviré, emprunté par le périphérique pour traverser la Loire, tant que le Président Hollande ne renoncerait pas à l'expulsion des habitants du site prévu pour le futur aéroport nantais.
"On est déterminés à rester. Notre objectif n'est pas de tout bloquer mais d'obtenir une réponse de François Hollande. La balle est dans son camp", a déclaré Vincent Delabouglisse, de l'organisation paysanne COPAIN44, lors d'un point de presse organisé sur la chaussée.
En début de soirée, plusieurs dizaines de tracteurs restaient massés à l'accès sud au pont de Cheviré, non loin de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, les manifestants commençant à monter des tentes malgré la pluie, alors que du ravitaillement arrivait. "Nous sommes en capacité de nous organiser et de résister", a dit M. Delabouglisse.
"On a montré notre calme et notre détermination, s'il y a violence, elle ne viendra pas de notre côté", a-t-il averti.
- "Occupation intolérable" -
Sur la rive nord, les forces de l'ordre interdisaient l'accès au pont en début de soirée.
Le nouveau président LR du conseil régional des Pays de la Loire, Bruno Retailleau, a dénoncé le blocage du pont, "axe économique majeur pour notre région". "Je demande à l?Etat de prendre toutes les mesures pour en finir avec cette occupation intolérable", a-t-il réclamé dans un communiqué.
Les opposants dénoncent une audience prévue mercredi au tribunal de grande instance de Nantes lors de laquelle le groupe Vinci, concessionnaire du projet d'aéroport, doit demander l'expulsion immédiate d'une quinzaine d'habitants du site prévu pour l'infrastructure.
Pour Bruno Gris, président du Groupement des agriculteurs bio de Loire-Atlantique, cette menace contredit un engagement pris en 2012 par François Hollande de geler les expulsions tant que tous les recours déposés devant la justice n'auront pas été entendus. Le gouvernement souligne que ces recours ont été rejetés mais les opposants ont fait appel.
Nicolas Hulot, ex-envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, et la dirigeante d'EELV, Emmanuelle Cosse, ont appelé à l'abandon du projet d'aéroport.
La mobilisation de samedi est la plus forte depuis la manifestation du 22 février 2014, lorsqu'au moins 20.000 personnes s'étaient rassemblées dans le centre de Nantes. Mais à la différence de ce rassemblement qui avait donné lieu à des dégradations et des affrontements avec les forces de l'ordre, la manifestation de samedi s'est déroulée dans une ambiance bon enfant, avec "un grand banquet" organisé au milieu des voies empruntées habituellement par les automobiles.
Cette nouvelle mobilisation intervient plus de deux mois après l'annonce, le 30 octobre, d'une relance "pour 2016" du chantier, après la validation par le tribunal administratif de Nantes des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux.
Le transfert de l'actuel aéroport vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord de l'agglomération, devait initialement s'achever en 2017 avec l'inauguration de la nouvelle infrastructure.
Les opposants ont appelé à des rassemblements de soutien ailleurs en France ce samedi, notamment à Albi, non loin de l'ancienne "ZAD" de Sivens, où 200 personnes se sont rassemblées.
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