Les ventes du groupe ont reculé de 2% sur un an dans le monde, à 9,93 millions d'unités, et celles de la marque Volkswagen de 5% à 5,82 millions, selon des chiffres publiés vendredi.
Il s'agit du premier recul des ventes du groupe depuis 13 ans, le dernier remontant à 2002, et de celles de la marque depuis 11 ans. Et c'est la deuxième mauvaise nouvelle pour Volkswagen cette semaine, après l'annonce lundi d'actions au civil devant la justice américaine, qui pourraient se traduire par des milliards de dollars d'amendes.
Les ventes de Volkswagen, maison mère de VW - mais également d'Audi, Skoda ou encore Porsche - qui visait la première place mondiale devant le japonais Toyota, sont repassées sous la barre des 10 millions franchie pour la première fois l'année précédente.
Il y a peu le patron Matthias Müller avait officiellement enterré l'objectif de la première marche du podium, visé par son prédécesseur Martin Winterkorn avec un acharnement dans lequel certains voient aujourd'hui une des causes des maux actuels.
Volkswagen avait doublé Toyota au premier semestre. Mais depuis les aveux sur le "dieselgate" sont venus rebattre les cartes.
- Dieselgate, Chine, Russie... -
Volkswagen a équipé les moteurs diesel de 11 millions de voitures dans le monde d'un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. L'affaire a éclaté en septembre, et le désaveu des clients n'a pas tardé - plus ou moins marqué selon les pays et les marques. Le groupe, leader incontesté sur son marché intérieur, semble encore avoir la confiance des Allemands, mais les ventes aux Etats-Unis, d'où le scandale est parti, ont piqué du nez.
Le recul des ventes mondiales est de 5% sur le seul mois de décembre, avec une baisse de 9% aux Etats-Unis et de 4,5% en Europe sur ce mois. En Allemagne, le compteur affiche un plus (2,7%).
Les moteurs truqués, feuilleton aux multiples rebondissements et loin d'être terminé puisque le groupe doit maintenant remettre les voitures concernées aux normes, ne sont pas seuls responsables du repli des ventes mondiales. Volkswagen a aussi sérieusement pâti du ralentissement de la croissance chinoise. Sur son premier marché, les ventes annuelles ont glissé de 3,4%, à 3,68 millions, celles de VW de 4,5%.
Dans le pays, le milieu de gamme sur lequel est positionné la marque a beaucoup plus souffert que le haut de gamme: Audi affiche une baisse modeste de 1,4%, le concurrent Mercedes un insolent bond de 33%.
Autres enfants à problèmes, le Brésil et la Russie, en pleine récession et où les ventes se sont écroulées (-38% et 37% respectivement).
- "Défis" pour 2016 -
"Presque 10 millions de voitures vendues, c'est un résultat excellent au regard d'une situation difficile dans certaines régions et de la thématique du diesel au dernier trimestre", s'est consolé dans un communiqué le patron du groupe Matthias Müller.
L'année qui démarre tout juste sera aussi pleine de défis, a reconnu M. Müller, évoquant "la situation qui reste différenciée sur les marchés mondiaux" et la nécessité de "nous rendre plus performants pour un avenir plein de succès". Sans parler des suites de l'affaire des moteurs, qui l'obligeront peut-être à racheter purement et simplement certaines des voitures concernées à leurs propriétaires aux Etats-Unis.
Le groupe, qui emploie près de 600.000 salariés et a dégagé en 2014 200 milliards d'euros de chiffre d'affaires, publiera le 10 mars ses résultats financiers pour 2015, avec vraisemblablement une perte historique à la clé, du fait des milliards d'euros de provisions passées pour les moteurs truqués.
Vendredi l'action Volkswagen a grignoté 0,09% à Francfort pour finir à 115,10 euros. Elle a perdu près de 14% cette semaine, et 30% depuis septembre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.