Cet homme, qui a été abattu devant le commissariat de la rue de la Goutte d'or, dans le 18e arrondissement, dans le nord de Paris, était également porteur d'un gilet explosif factice, a-t-on appris de sources concordantes.
"Un homme a tenté jeudi matin d'agresser un policier à l'accueil du commissariat avant d'être atteint par des tirs de riposte des policiers", a expliqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. "Les démineurs sont sur place et travaillent à la sécurisation des lieux", a-t-il ajouté.
L'homme portait sous son manteau une pochette scotchée d'où sortait un fil, mais le "dispositif ne contient pas d'explosifs", a précisé la source judiciaire.
Le ministre Bernard Cazeneuve, le préfet de police Michel Cadot et un magistrat du parquet se sont rendus sur place.
- Élèves confinés -
Un témoin a fait état à l'AFP de "deux à trois tirs" dans la rue, qui a été bouclée par les forces de l'ordre. Les policiers ont dans un premier temps ordonné aux passants de se réfugier dans les magasins de la rue, les rideaux de fer ont été baissés.
La circulation était interrompue sur le boulevard Barbès, de nombreuses ambulances et véhicules de police se trouvaient sur les lieux.
Les élèves d'une école maternelle et d'une école primaire situées dans la rue ont été "confinés" dans leur établissement "par mesure de précaution", a indiqué l'académie de Paris.
Cette potentielle attaque jihadiste est intervenue alors que François Hollande présentait ses voeux aux forces de sécurité, à la préfecture de police de Paris à une date symbolique: il y a un an, les frères Saïd et Chérif Kouachi tuaient 11 personnes dans les locaux de Charlie Hebdo et un policier dans leur fuite, faisant basculer la France dans une nouvelle ère de menace jihadistes.
Dans son discours, le président a rappelé que toute agression d'un policier, d'un gendarme ou d'un sapeur-pompier n'était "pas seulement" un acte de délinquance mais une "atteinte à la République".
Depuis Charlie Hebdo, les attentats ou projet d'attaques, souvent avortés, se sont multipliés tout au long de l'année et culminé dans l'horreur le 13 novembre quand des commandos ont tué 130 personnes à proximité du Stade de France, au Bataclan, et dans des bars et restaurants de l'Est parisien.
- Listes de cibles -
Plusieurs attaques contre des policiers ou des gendarmes ont également eu lieu.
Le 20 décembre 2014, Bertrand Nzohabonayo, âgé de 20 ans, était entré dans le commissariat de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) et avait blessé à l'arme blanche trois policiers en criant "Allah Akbar". Ce converti à l'islam avait été tué par les policiers qu'il avait agressés.
Par ailleurs, le 1er janvier dernier, des militaires en faction devant la mosquée de Valence ont ouvert le feu sur un automobiliste qui leur fonçait dessus, le blessant grièvement. Ce Français de 29 ans d'origine tunisienne a été mis en examen pour tentative d'homicides, il avait fait part de manière confuse "de sa volonté de se faire tuer par des militaires et de tuer des militaires" et avait consulté des sites jihadistes, mais la qualification terroriste n'a pas été retenue à ce stade.
Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, à longueur d'articles ou de vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l'action sans attendre, sans ordres précis, fournissant les listes de cibles, au premier rang desquelles figurent systématiquement les militaires et policiers occidentaux, suivis des hommes politiques et des lieux de pouvoir symboliques.
Contre elles, tout est bon, avait rappelé le porte-parole du groupe Etat islamique, Abou Mohammed al-Adnani: leur tirer dessus à l'arme de guerre ou de chasse, les poignarder, poser des bombes artisanales, répandre du poison, utiliser voiture ou camion comme arme.
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