"Rain Man", "Gladiator", "Thelma et Louise", "Rangoon", les sagas "Sherlock Holmes", "Kung Fu Panda", "Madagascar" et "Pirates des Caraïbes", ou plus récemment "Interstellar", "12 Years a Slave"... la liste des films dont Hans Zimmer a composé la musique est aussi longue que prestigieuse. Son travail lui a valu un Oscar, deux Golden Globes et quatre Grammy Awards et se déroule en coulisses, loin des spectateurs.
"J'ai toujours eu peur de la scène. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'aime composer des musiques de films", confesse-t-il lors d'un entretien à l'AFP à Londres.
Mais "vous ne pouvez pas laisser la peur régir votre vie", dit-il, alors qu'il s'apprête à entamer une tournée européenne qui débutera les 6 et 7 avril à Londres et passera par une trentaine de villes, dont Paris les 23 et 24 avril.
- Pas besoin de scénario -
S'il est le plus hollywoodien des compositeurs européens, ne venez pas lui dire qu'il est Américain, malgré sa naturalisation: "Non! Quand je parle musique, j'ai sans aucun doute un accent allemand", tranche-t-il, fier de ses origines.
"Le premier film que j'ai fait aux Etats-Unis a été +Rain Man+ de Barry Levinson qui est l'essence même du road-movie américain", se remémore-t-il. Le film a récolté la première de ses neuf nominations aux Oscars pour la meilleure musique.
Barry Levinson est venu frapper un soir à sa porte à Londres, où il vivait à l'époque. "Il n'avait pas de scénario mais il m'a raconté l'histoire et c'est vraiment comme ça que ça se passe", confie le compositeur de 58 ans. Ainsi, "vous savez ce que le réalisateur a en tête et vous réagissez en conséquence".
Fidèle, il a collaboré à de multiples reprises avec des réalisateurs comme Christopher Nolan, Ron Howard, Nancy Meyers, ainsi que Tony et Ridley Scott.
"Ai-je besoin de voir le film? Non, mais j'ai besoin de savoir ce que pense le caméraman. J'aime m'asseoir avec le directeur de la photographie et parler de ses idées, de ses choix de couleurs".
"Avec Christopher Nolan, c'est toujours l'histoire qui prime". Mais "la tonalité de l'image me dit ce que je dois ressentir", explique-t-il, ajoutant: "Mon travail est d'inspirer le réalisateur et vice versa". "Ils veulent que je fasse des choses qu'ils ne peuvent pas imaginer eux-mêmes".
Il revient également sur son expérience du "Roi Lion", "un film très personnel" qui lui a valu son seul Oscar, en 1994.
"+Le Roi Lion+ est un film bizarre pour moi parce que je ne voulais pas le faire (...) mais ma fille avait cinq ans et comme tous les pères, je voulais faire le malin et l'emmener à une première".
- 'Une adrénaline différente' -
"Me voilà assis en train d'essayer d'écrire la musique d'un dessin animé avec de drôles d'animaux et l'histoire porte sur un père qui meurt, et mon père est mort quand j'étais très jeune.(...) Je ne pouvais pas ne pas y penser. Donc c'est devenu important".
Pour autant, il refuse de penser que c'est sa meilleure réalisation. "La musique n'est pas une course de chevaux", tranche-t-il.
Ce musicien autodidacte, qui n'a pris dans sa vie que "deux semaines de cours de piano" et n'a "ni technique, ni connaissance académique", confie que "la scène est une adrénaline différente", une véritable "aventure".
Lors de ses concerts, il jouera du piano, de la guitare et... du banjo. "On ne peut pas jouer Sherlock Holmes ou la saga des Pirates sans un banjo", glisse-t-il tout sourire, soulignant vouloir "réinterpréter ses bandes musicales".
"Il y aura 76 personnes sur scène, dont un choeur, un super orchestre et le 77e musicien est Mark Brickman, spécialiste de la lumière" qui a travaillé avec les Pink Floyd, détaille-t-il. Le guitariste Johnny Marr (ex-The Smiths) sera également de l'aventure, pour "un véritable spectacle de rock!"
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