Policiers, gendarmes, militaires, membres des unités d'élites du Raid, du GIGN, militaires de l'opération Sentinelle...: dans la grande cour de la Préfecture de police, l'ensemble des forces engagées contre le terrorisme seront présentes pour écouter les voeux du président de la République au terme d'une année 2015 particulièrement meurtrière : 17 morts les 7 et 9 janvier lors des attaques contre Charlie et un supermarché casher, 130 victimes et des centaines de blessés dans la série d'attentats du 13 novembre.
Le 13 janvier 2015, c'est là déjà que le chef de l'Etat avait salué devant leurs cercueils ceux qui sont "morts pour que nous puissions vivre libres": Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombés sous les balles d'Amedy Coulibaly et des frères Chérif et Saïd Kouachi.
"La menace est encore là, de l'extérieur comme de l'intérieur", avait-t-il averti appelant à être "intraitable devant l'apologie du terrorisme et ceux qui s'y livrent".
Un an après, dans un discours d'une vingtaine de minutes, François Hollande devrait détailler, selon son entourage, le projet de loi en cours d'élaboration durcissant le Code pénal pour lutter plus efficacement contre "le crime organisé" et "le terrorisme".
Parmi les dispositions les plus marquantes du texte qui sera examiné en février en Conseil des ministres, figurent notamment un assouplissement des règles d'engagement armé des policiers -mesure réclamée de longue date par les forces de l'ordre- ainsi qu'un élargissement des possibilités de fouilles et de perquisitions de nuit.
- 'Dysfonctionnements' de la sécurité de Charlie Hebdo ? -
De telles mesures doivent permettre de "renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à la disposition des autorités administratives et judiciaires", en dehors du cadre temporaire de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre
Le chef du gouvernement Manuel Valls, les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Jean-Yves Le Drian (Défense), assisteront à ces voeux, de même que les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et d'autres parlementaires et élus.
Les familles des policiers tués en janvier seront présentes, à l'exception de celle de Clarissa Jean-Philippe qui, elle, assistera samedi en présence de François Hollande au dévoilement d'une plaque commémorative à Montrouge, où la jeune policière avait été abattue le 8 janvier.
Mardi, le président de la République a déjà dévoilé trois plaques à la mémoire des victimes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
Ombre au tableau de ces cérémonies, la plainte contre X déposée lundi par la veuve de Franck Brinsolaro, le garde du corps du directeur de Charlie Hebdo, qui dénonce des failles dans les mesures de sécurité censées assurer la protection du journal satirique.
"Pour moi, Franck a été sacrifié, il n'y a pas d'autres mots. Il voyait les dysfonctionnements, il regrettait le manque de sécurité dans les locaux, il disait que c'était une passoire et que c'était impossible de faire correctement son métier dans ces conditions-là", a accusé Ingrid Brinsolaro sur RTL.
D'autres initiatives se déroulent jeudi. La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem se rendra le matin dans un collège parisien pour participer à une séance d'enseignement moral et civique, animée par une avocate, dans une classe de troisième.
Les syndicats seront également mobilisés pour un après-midi "d'échange et de débat sur le +vivre ensemble+", à la Bourse du travail à Paris. Les dirigeants de ces syndicats, parmi lesquels CFDT, CGT, CFTC, FO et UNSA, déposeront aussi une déclaration place de la République.
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