Ce rapt a changé les pratiques de sécurité dans ces établissements. "Des mesures conséquentes ont été prises", a indiqué devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône l'avocat général Thierry Villardo, mentionnant les "bracelets électroniques" pour les bébés, la pose "de portes blindées", autant de mesures qui font que lorsqu'on va dans une maternité aujourd?hui, on a "l'impression de se retrouver en milieu carcéral".
L'enlèvement d'un petit garçon de quatre jours, dans son berceau de la maternité Saint-Joseph pendant le sommeil de sa maman, avait suscité à l'été 2012, une large couverture médiatique et un vif émoi, a rappelé l'avocat des parents du garçonnet. "Chaque maman s'est sentie concernée par le cauchemar que vivait ma cliente", a plaidé Me Olivier Kuhn-Massot.
L'avocat de l'accusée, Fiona Ghilarducci, Me Julien Cazeres, n'est pas parvenu à convaincre les jurés que dans plusieurs affaires similaires, les dossiers avaient été "correctionnalisés", débouchant sur des condamnations moins sévères.
Les jurés ont entièrement suivi les demandes du ministère public, en assortissant la peine de prison d?un suivi socio-judiciaire de trois ans. La jeune femme aujourd'hui âgée de 22 ans sera soumise, à sa sortie de prison, à des obligations socio-professionnelles et médicales.
Thierry Villardo avait insisté dans son réquisitoire sur le caractère exceptionnel de ce dossier avec, dès le départ, la mobilisation d'importants moyens policiers.
Outre les 25 enquêteurs de la police judiciaire, plus de 250 fonctionnaires en tenue avaient été déployés dans l'heure qui a suivi l'alerte pour fouiller les alentours de la maternité. Puis rapidement, le procureur de la République de Marseille avait pris la décision de déclencher le plan alerte-enlèvement, activant alors "toutes des forces de sécurité de France".
- "Danger criminologique" -
Sur la personnalité de la ravisseuse, l'avocat général a fait état de ses "inquiétudes" sur sa capacité de réinsertion. Outre ses "mensonges" systématiques, son "absence de remords", "Mlle Ghilarducci représente un danger criminologique", a-t-il dit.
Mardi, un expert psychiatre avait expliqué que Fiona Ghilarducci souffrait d'un "trouble grave de la personnalité", la qualifiant de "borderline". L'expert avait évoqué "une altération du discernement et du contrôle de ses actes", soulignant qu'elle était cependant "accessible à une sanction pénale".
Signe de son immaturité, a relevé le Dr Jean Farisse, la jeune femme ne s'était pas présentée lundi devant la cour. Le président, Pascal Guichard, avait dû renvoyer le procès au lendemain.
Les différents témoignages à la barre ont brossé le portrait d'une jeune fille "menteuse compulsive", "sans remord", qui manque "d'empathie" et s'avère "intolérante à la frustration".
Le 27 août 2012, elle avait envoyé le matin un SMS à son père disant qu'elle avait accouché. Dans l'après-midi, elle avait mis son plan à exécution tentant d'abord d'enlever un enfant à la maternité de la Conception. Prétextant qu'elle était élève-infirmière, elle avait essayé de prendre leur bébé aux mamans qu'elle croisait. Mais repérée par des infirmières, elle avait dû "revoir ses plans".
Dans la soirée, elle s'était rendue dans une maternité voisine et avait pu emporter le petit Zacharia.
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