A l'issue de la première journée, l'affluence dans les magasins restait "plutôt calme", même si des "files d'attente (...) se sont constituées devant quelques boutiques situées dans les grandes artères commerçantes parisiennes", note le Crocis, le centre d'analyse de la CCI Paris Ile-de-France.
"Les commerçants apparaissent plutôt rassurés sur une stabilité de la fréquentation, même si les paniers moyens sont en baisse d'en moyenne 3%, la météo douce n'incitant pas à acheter les grosses pièces", indique également Yves Marin, expert consommation chez Kurt Salmon.
Au Printemps, l'absence de la clientèle internationale "s'est faite sentir", sur la fréquentation (-8%) et sur les rayons luxe "toujours légèrement en retrait" après une matinée à -6%, a indiqué mercredi soir le directeur Pierre Pellarey. En revanche, le chiffre d'affaires ressort stable, avec des paniers moyens en progression, a-t-il ajouté.
L'an dernier, le premier jour des soldes avait été endeuillé par l'attaque contre Charlie Hebdo. Cette année, le souvenir encore vivace des attentats de novembre a semblé favoriser les achats sur internet.
Mercredi soir, Sarenza affichait des "soldes record" (+16%), Spartoo annonçait des ventes en hausse de 15%, de même que PriceMinister. De manière plus générale, la plupart des sites témoignent d'une activité en croissance de 5 à 10%, selon M. Marin.
Malgré tout, le premier jour des soldes fait généralement moins figure d'évènement qu'autrefois, la plupart des consommateurs ayant l'habitude de profiter de prix barrés toute l'année ou presque.
Mercredi matin, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a d'ailleurs appelé les Français à se mobiliser pour soutenir les commerçants après une saison difficile, lors d'une visite au centre commercial parisien de Beaugrenelle.
"Il est vital que les clients reviennent dans nos boutiques et retrouvent l'envie de consommer", après une "année 2015 particulièrement déprimante", renchérit un commerçant parisien, interrogé par le Crocis.
Dans les grands magasins, les premières heures ont été plus calmes qu'à l'accoutumée. Aux Galeries Lafayette, seule une petite centaine de personnes s'étaient massées peu avant l'ouverture mercredi matin.
Parmi eux, des touristes, mais aussi une clientèle française d'habitués, comme Isabelle, venue avec une amie.
- "Annus horribilis" -
Le premier jour des soldes "c'est notre rituel, on vient chaque année depuis 15 ans. Mais honnêtement, ça ne veut plus dire grand-chose, je suis venue samedi dernier et il y avait déjà des promos partout", confie-t-elle.
Le centre commercial Carré Sénart en région parisienne faisait état d'une fréquentation en hausse de 4% à la mi-journée, alors que les commerçants affichaient déjà des démarques très agressives, entre -50 et -70%.
"On n'a pas le choix: si on veut écouler notre stock important, il faut qu'on propose des remises élevées", a indiqué au Crocis un commerçant parisien.
En province aussi, le démarrage s'est fait plutôt en douceur. A Brest, de nombreuses boutiques étaient encore vides vers 11H, tandis qu'à Toulouse, Lucas Lavaud, vendeur aux Galeries, notait que "c'était très calme" mercredi matin.
"Mon compagnon n'est pas venu avec moi parce qu'il redoutait la cohue, mais en fait (...) il n'y a personne", faisait remarquer Odette Martins, une habituée des soldes brestoises.
Malgré tout, beaucoup de commerçants se voulaient confiants, comme Chantale Tidona, gérante d'une franchise Mara Camicie (chemiserie italienne) à Rennes.
Si la fréquentation n'était pas forcément massive, les ventes allaient bon train à Lyon. "Ca défile à la caisse depuis que j'ai pris mon service en début de matinée. C'est plus intense que l'an dernier", notait une vendeuse de Zara.
Selon plusieurs sondages, entre 75 et 84% des Français prévoient de faire les soldes, mais beaucoup demeurent hésitants quant à leur participation, leur lieux d'achat ou même leur budget.
Ces soldes apparaissent cruciaux pour les commerçants après une saison exécrable. Selon l'Insee, les ventes d'habillement ont reculé de 0,6% en septembre, puis de 1,2% en octobre, avant de décrocher en novembre (-4,7%). La fédération du prêt-à-porter féminin évoque même une "annus horribilis", avec des chutes de 20% pour certains indépendants.
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