"Charlie court toujours", s'exclame, admiratif, Libération à sa Une alors que paraît le numéro spécial du journal satirique, qui s'en prend à un dieu barbu, armé d'une kalachnikov et à l'habit ensanglanté sous le titre "1 an après. L'assassin court toujours". Un titre qui a immédiatement déclenché la polémique.
"Un an après le crime du 7 janvier, on peut se rassurer sur ce point : contre les dévots, les fanatiques, les agenouillés, les conformistes et les dogmatiques, Charlie vivra", se félicite le directeur de Libé, Laurent Joffrin.
"Charlie Hebdo ne lâche rien", avertit Le Parisien/Aujourd'hui en France. "Résolument, qu'on les aime ou pas, ils sont +Charlie+!", constate Christophe Levent à propos de l'équipe, survivants et nouveaux venus, qui a sorti ce numéro tiré à près d'un million d'exemplaires.
Beaucoup de journaux relatent le déroulement des attentats de janvier 2015. Le Monde évoque le souvenir de "Frédéric Boisseau, la victime oubliée du 7 janvier", l'homme de maintenance tué le premier par les frères Kouachi et dont les derniers instants ont été reconstitués dans le livre "Et soudain ils ne riaient plus. Les trois jours où tout a basculé" (Les Arènes).
- 'Sommes-nous toujours Charlie ?' -
"La France a-t-elle tiré les leçons de +Charlie+ ?", demande Le Figaro à la Une. Dans son éditorial, Yves Thréard déplore "que ce n?est que dix mois après les drames de Charlie Hebdo et de l?Hyper Cacher que le pouvoir socialiste (ait) compris qu?il lui fallait passer à l?action, arrêter de faire semblant". "Etat d?urgence, contrôle des frontières, déchéance de nationalité, procédure pénale renforcée, sécurité accrue dans les gares (...) Le réalisme commençait enfin à l?emporter", selon l'éditorialiste de droite.
"Sont-ils devenus fous ?", réagit au contraire dans L'Humanité Jean-Emmanuel Ducoin, qui s'étrangle devant "la dernière trouvaille en date des fossoyeurs des valeurs de la gauche (qui) est tellement improbable que la formuler donne le vertige sinon la nausée : le gouvernement n?exclurait pas l?idée d?étendre la déchéance de nationalité pour actes de terrorisme à tous les Français, binationaux ou non, quitte à créer des apatrides..."
"Les annonces s?enchaînent. Les lois s?empilent. Les niveaux d?alerte rougissent jusqu?à l?urgence. La guerre entre dans le vocabulaire. Pourtant, les incertitudes sont au plus haut", commente Matthieu Verrier dans La Voix du Nord.
Rappelant l'esprit de rassemblement qui a suivi les attentats de janvier, Philippe Marcacci juge dans L'Est républicain qu'"il faut aujourd?hui s'interroger sur ce qui reste de cet élan en forme de communion et poser la question?: sommes-nous toujours Charlie??"
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