L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a supervisé la destruction des stocks d'armes déclarées par Damas en septembre 2013 sous la pression internationale, a fait état depuis des mois du recours persistant au gaz sarin, au gaz moutarde ou au chlore dans les combats qui ravagent la Syrie depuis cinq ans.
Ceux-ci ont fait à ce jour plus de 250.000 morts.
Elle ne s'est cependant pas prononcée sur l'origine de ces attaques chimiques, interdites par la législation internationale, et n'a accusé formellement ni le régime, ni les groupes rebelles dits modérés, ni le groupe jihadiste Etat islamique.
Après avoir nié pendant des années détenir des stocks d'armes chimiques, le régime de Bachar al-Assad avait cédé en septembre 2013 à la pression internationale et accepté de livrer son arsenal à l'OIAC pour destruction, aux termes d'un accord russo-américain.
Un peu plus de deux ans après, l'arsenal "a été détruit à 100%", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'organisation, Malik Ellahi. La question devait être examinée mardi au Conseil de sécurité de l'ONU.
"Cette destruction met fin à un chapitre important dans l'élimination du programme d'armes chimiques en Syrie", a souligné dans un communiqué le directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü.
Mais il a reconnu que l'organisation basée à la Haye continuait de travailler pour "clarifier la déclaration syrienne" et mettre au clair les "utilisations continues d'armes chimiques dans ce pays".
Dans un rapport distinct rendu public lundi après avoir été transmis au Conseil de sécurité, l'organisation a notamment indiqué enquêter sur 11 incidents dont a fait état le gouvernement syrien, dans lesquels des personnes auraient été exposées au gaz sarin ou à des produits similaires.
"L'enquête doit continuer pour déterminer quand et dans quelles circonstances ces cas ont pu se produire", a estimé l'OIAC dans le rapport.
De précédentes missions d'enquête de l'organisation en Syrie avaient révélé des cas de recours à la chlorine et au gaz moutarde.
- Des armes d'origine indéterminée -
Le régime et le groupe Etat islamique ont été accusés d'avoir recours à des armes chimiques dans la guerre civile, sans que l'origine de ces armes ait été établie.
Aux termes de l'accord conclu en septembre 2013 à Genève par le Secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, la Syrie avait admis détenir plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, et avait accepté leur destruction.
L'accord avait résulté d'une initiative de la Russie, principal allié du régime syrien, qui avait ainsi échappé à des frappes aériennes dont il était menacé par Paris et Washington après une attaque au gaz sarin près de Damas.
Les Occidentaux et l'opposition syrienne avaient accusé le régime de cette attaque menée en août 2013, et qui avait fait des centaines de morts.
Selon l'accord, l'arsenal chimique syrien devait être détruit en totalité avant le 30 juin 2014, et les déchets avant le 31 décembre de la même année.
Mais les reports du régime et les contraintes de la guerre civile n'ont pas permis de tenir ces délais.
Les derniers vestiges de l'arsenal déclaré par le régime - 75 bonbonnes de fluorure d'hydrogène - ont été détruits dans une usine du Texas, aux Etats-Unis.
Cette opération "conclut la destruction de toutes les armes chimiques déclarées", a souligné l'OIAC dans un communiqué.
La plus grande partie de l'arsenal syrien, du gaz moutarde et sarin, avait été neutralisée sur un navire de la marine américaine avant d'être transformée en déchets, ou effluents, qui ont eux-même été détruits.
L'OIAC s'est vu attribuer le Prix Nobel de la Paix 2013 pour son travail en Syrie.
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