A la veille de l'Epiphanie, la traditionnelle "fête des Rois Mages" célébrée en Espagne par des défilés dans les rues et des cadeaux, l'ambiance est familiale dans le petit stade champêtre Alfredo Di Stéfano, à Valdebebas, dans la banlieue de la capitale espagnole.
Bébés dans des poussettes, enfants, adolescents, jeunes et moins jeunes... Pour cet entraînement exceptionnellement ouvert au public, tous sont venus voir le nouvel entraîneur de "leur" Madrid, ce Zidane qu'ils ont tant admiré quand il était l'élégant meneur de jeu du club merengue (2001-2006).
Près de dix ans plus tard, sa promotion lundi soir de la réserve vers l'équipe première a ramené l'optimisme au sein du peuple "madridiste", qui se prend à rêver d'un avenir aussi radieux que le franc soleil hivernal qui réchauffe la pelouse.
"Zidane est synonyme de rêve", résume Pablo Alonso, un fonctionnaire de 37 ans venu avec son fils, appelé Pablo lui aussi. "Le football, c'est le rêve, la magie, et les joueurs comme Zidane ont cela. J'ai de grandes espérances. Peut-être pas pour la Liga, mais au moins de nous qualifier pour la finale de la Ligue des champions", lance-t-il, promettant à son fils de l'emmener à Milan si le Real est qualifié.
Soudain, apparaît le père Noël. Ou plutôt Zinédine Zidane, survêtement gris et chaussures fluos, qui salue le public et est chaudement applaudi en retour.
- 'Il aura besoin d'une main de fer' -
Concentré, le Français discute avec David Bettoni, qui était son adjoint à la tête de la réserve et l'accompagne pour cette nouvelle aventure. Il donne ses consignes aux joueurs, applaudit les beaux gestes et suscite lui-même des "hourras" dans le public lorsque, d'un toucher de balle toujours soyeux, il lance un des exercices.
"Zidane aura besoin d'une main de fer", prévient néanmoins Loreto Coppel, une étudiante en criminologie de 25 ans, venue au stade avec une écharpe aux couleurs du club.
De fait, avec des caractères comme Cristiano Ronaldo, Gareth Bale, Karim Benzema, James Rodriguez ou Isco, le Français devra gérer les egos et tirer le meilleur d'un effectif constellé de stars.
"Je souhaitais qu'il revienne parce que j'adorais ce joueur", s'empresse d'ajouter Loreto Coppel. "Il s'est plutôt bien débrouillé avec le Castilla mais l'équipe première, c'est très grand. Peut-être qu'il aurait eu besoin d'un peu plus de pratique. Mais l'équipe avait besoin d'un changement et l'arrivée de Zidane va être très positive, il a une immense passion", ajoute-t-elle.
Cette passion pour le football semble évidente sur le terrain, où Zinédine Zidane ne quitte pas des yeux ce ballon qu'il a longtemps caressé en tant que joueur.
La silhouette encore fine, il pourrait être un des membres de cet effectif.
Il en est désormais l'entraîneur, avec l'immense défi de faire rêver à nouveau les millions de supporteurs du Real Madrid à travers le monde.
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