Dépôt de gerbe, dévoilement de plaque et minute de silence: le même cérémonial a été répété à trois reprises, lors de cérémonies sobres et recueillies, organisées dans l'intimité à la demande des familles, avec une présence médiatique limitée.
A 10H00, le président de la République François Hollande et la maire de Paris Anne Hidalgo ont dévoilé une plaque "à la mémoire des victimes de l'attentat terroriste contre la liberté d'expression perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015", rue Nicolas-Appert (XIème arrondissement), où se trouvait le siège du journal.
Sur la plaque sont inscrits par ordre alphabétique les noms des victimes tuées par les frères Chérif et Saïd Kouachi: "Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Georges Wolinsky". Avec une faute d'orthographe sur ce dernier nom, qui s'écrit en réalité Wolinski.
La mairie de Paris a indiqué que l'entreprise qui a gravé la plaque en se trompant allait corriger dans l'heure. La Ville a tout de suite informé la veuve de Georges Wolinski, Maryse, qui a pris acte, a-t-on précisé.
Etaient présents les familles des victimes, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, la ministre de la Culture Fleur Pellerin, son homologue de l'éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et la maire de Paris Anne Hidalgo. Après la minute de silence, François Hollande est notamment allé embrasser Maryse Wolinski.
Un peu plus tard, à quelques pas de Charlie Hebdo, François Hollande et Anne Hidalgo ont dévoilé une deuxième plaque, en présence du Premier ministre Manuel Valls, sur le boulevard Richard-Lenoir où avait été tué le policier Ahmed Merabet alors qu'il tentait de stopper les jihadistes dans leur fuite.
Sur le trottoir a été inscrit au pochoir "Je suis Ahmed" en lettres tricolores, et son portrait dessiné sur un compteur électrique.
Peu avant 11H00, une troisième plaque "à la mémoire des victimes de l'attentat antisémite du 9 janvier 2015 perpétré dans les locaux du magasin Hyper Cacher", a été inaugurée Porte de Vincennes, près de l'entrée du supermarché casher, où trois clients et un employé, tous juifs, ont été tués par le jihadiste Amédy Coulibaly, deux jours seulement après l'attentat contre Charlie Hebdo.
Comme les autres, la plaque porte les noms des victimes: "Philippe Braham 45 ans, Yohan Cohen 20 ans, Yoav Hattab 21 ans, François-Michel Saada 63 ans".
- Un chêne du souvenir planté Place de la République -
Outre les membres du gouvernement, étaient présents des représentants des organisations juives, dans une atmosphère lourde et silencieuse. Le président, le Premier ministre et la maire de Paris sont ensuite entrés dans le magasin, rénové, pour s'entretenir avec des salariés.
Une autre plaque à la mémoire de la jeune policière municipale, Clarissa Jean-Philippe, tuée le 8 janvier 2015 à Montrouge (Hauts-de-Seine) par le même jihadiste, doit être dévoilée samedi matin, également en présence du président de la République.
Jeudi 7 janvier, un an jour pour jour après l'attaque contre Charlie Hebdo, le chef de l'Etat présentera ses v?ux aux forces de sécurité engagées dans l'opération Sentinelle depuis la cour de la Préfecture de police de Paris, là-même où il avait rendu hommage aux trois policiers tués lors des attentats de janvier.
Samedi, il se rendra de nouveau devant l'Hyper Casher pour une cérémonie organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Les cérémonies de commémoration se poursuivront dimanche place de la République pour un hommage populaire dédié tant aux victimes de janvier qu'à celles des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis (130 morts, des centaines de blessés). Un millier de personnes - familles des victimes, personnes blessées ou présentes sur les lieux des attaques - ont été invitées à y participer aux côtés des officiels.
Dimanche matin, une plaque sera dévoilée au pied d'un "arbre du souvenir", un chêne de 10 mètres planté pour l'occasion place de la République, devenue depuis janvier le lieu symbolique des hommages rendus aux victimes.
Puis Johnny Hallyday interprètera "Un dimanche de janvier", une chanson saluant la mobilisation populaire et notamment la "marche républicaine" géante du 11 janvier 2015 après les attentats.
Après un dépôt de gerbe devant la statue de la République, le choeur de l'armée française entonnera la Marseillaise qui mettra un terme à la cérémonie, retransmise sur un écran géant.
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