"Ce sont des événements qu'on connaît, auxquels on est préparé, a souligné le directeur de la course, Etienne Lavigne. Evidemment, c'est un début tourmenté."
A peine plus de six heures après le départ depuis la périphérie de Buenos Aires samedi, en direction de Rosario, pour un prologue de 346 kilomètres, dont 11 kilométrés, la voiture N.360, pilotée par l'équipage chinois composé de Guo Meiling et de Min Liao, est sortie de route et est allée percuter un groupe de spectateurs. Au total, dix personnes ont été blessées, dont trois grièvement, d'après le dernier bilan médical communiqué par les organisateurs.
Parmi les personnes sérieusement blessées, un garçon âgé de dix ans et son père (34 ans), respectivement touchés au niveau du thorax et à la tête, ont été opérés dans la nuit et se trouvaient dimanche "dans un état stable avec évolution favorable", selon la même source.
L'état de santé d'un troisième spectateur percuté, "qui semblait s'être stabilisé hier soir (samedi), s'est brutalement aggravé dans la nuit" et "son état demeure préoccupant", ajoutent-ils.
- Danger maximum -
Un quatrième a lui été transféré dans un hôpital de Buenos Aires pour y être opéré d'une fracture du fémur, tandis que "les autres patients ne présentent aucune aggravation, notamment une femme enceinte qui reste sous simple surveillance", précisent-ils encore.
L'accident, dont les circonstances restent à déterminer, s'est produit dans une grande ligne droite, au km 6,6 de la spéciale du prologue, le long duquel prenaient place de nombreux spectateurs.
"Sur les cartes qu'on prépare, le risque public est évalué. Hier (samedi), le danger était à 3", l'échelon maximum, a expliqué Etienne Lavigne.
"L'accident qui implique plusieurs victimes, c'est le risque majeur. Dans les sports mécaniques, surtout en rallye, ce sont des risques qui sont pris en compte. Ca interroge toujours" quand un accident survient, a-t-il poursuivi.
- 'Le Dakar ne s'arrête pas quand il pleut' -
Dimanche matin, ce sont les conditions météo qui ont joué un mauvais tour aux organisateurs, les contraignant à annuler la spéciale (227 km pour les motos, 258 km pour les autos) de la première étape, plus de 600 km reliant Rosario à Villa Carlos Paz. Des orages violents et de très fortes pluies sur l'ensemble de la zone de la spéciale ont rendu impossible le déploiement du dispositif de sécurité.
"Le Dakar ne s'arrête pas quand il pleut, mais quand il ne peut pas assurer le dispositif de sécurité habituel" autour du rallye, a expliqué à l'AFP Etienne Lavigne.
"Les conditions météo sont très mauvaises. L'avion relais (qui assure les communications radio) ne peut plus voler. Les hélicoptères ne peuvent pas décoller. La situation météo est en phase d'aggravation", a-t-il énuméré.
"Quand trois indicateurs sont au rouge, la décision est facile à prendre", a ajouté Lavigne.
Dans un premier temps, le départ de la spéciale, initialement prévu à 08h00 locales (11h00 GMT), avait été repoussé, "dans l'attente d'une possible amélioration des conditions météo qui ne s'est pas produite". "La décision d'annuler a été prise à 09h30", conclut le communiqué des organisateurs.
La précédente annulation d'étape remontait à l'édition 2012, quand la neige avait empêché les concurrents du Dakar de franchir la Cordillère des Andes entre l'Argentine et le Chili.
Dimanche dans l'après-midi, l'ensemble des véhicules rejoignait Villa Carlos Paz, où aura lieu le départ de la deuxième étape, entre 787 km et 847 km selon les catégories, jusqu'à Termas de Rio Hondo. Mais la météo promet une nouvelle fois d'être capricieuse.
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