A ce titre, Narendra Modi, un nationaliste hindou, a récemment effectué une visite surprise à Lahore pour y rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif, que Kaboul accuse de parrainer la rébellion des talibans.
Ces derniers n'ont pas revendiqué l'attaque du consulat indien de Mazar-i-Sharif, dans le nord afghan, mais ils ont fréquemment visé les intérêts de New Delhi en Afghanistan par le passé.
Dans la soirée de dimanche, deux explosions ont d'abord retenti dans Mazar-i-Sharif, selon un correspondant de l'AFP sur place, puis des tirs se sont fait entendre.
"Nous sommes attaqués", a déclaré un diplomate indien retranché dans une zone sécurisée du complexe, joint par l'AFP.
"C'est une attaque contre le consulat d'Inde. Nous ignorons si les insurgés ont pu pénétrer à l'intérieur", a précisé Mounir Farhad, porte-parole du gouverneur de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est le chef-lieu.
De source policière, un certain nombre d'assaillants ont pris position dans une maison proche du consulat et tiraient en direction des forces de l'ordre.
Vikas Swarup, un porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, a indiqué à l'AFP qu'aucune victime indienne n'avait été signalée dans l'immédiat.
Mazar-i-Sharif n'a pratiquement pas été touchée par l'extension de l'insurrection des rebelles talibans à l'ensemble de l'Afghanistan ces derniers mois.
L'attaque de dimanche soir intervient une dizaine de jours après la visite en Afghanistan de Narendra Modi. Mais M. Modi a aussi tendu la main au Pakistan en effectuant une visite surprise à Lahore pour y rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif le jour de Noël, premier déplacement d'un chef de gouvernement indien au Pakistan en plus de dix ans.
- Trois guerres pour le Cachemire -
Mais ces efforts sont en péril après l'attaque spectaculaire d'une base aérienne dans le nord de l'Inde, lancée samedi, dont les auteurs sont soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste Jaish-e-Mohammed basé au Pakistan.
Dimanche, deux membres de ce commando islamiste présumé ont été tués dans de nouveaux échanges de tirs.
Au total, sept militaires et six assaillants sont morts dans cette rare attaque lancée samedi vers 03h30 (22H00 GMT vendredi) contre la base de Pathankot, dans l'Etat du Pendjab, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Pakistan.
Il avait fallu 14 heures à l'armée indienne pour être en mesure d'annoncer samedi qu'elle avait repris le contrôle de sa base. Ce qui n'était finalement plus le cas dimanche: un responsable policier a affirmé sous couvert de l'anonymat que les militaires avaient essuyé des tirs pendant des opérations de déminage en début d'après-midi.
Un journaliste de l'AFP sur place a entendu des coups de feu retentir à l'intérieur de la base. "Nous pensons qu'un ou deux terroristes sont toujours retranchés", avait déclaré le chef de la police de Pathankot, Kunwar Vijay Partap Singh.
Un autre responsable de la police, sous couvert d'anonymat, a ensuite confirmé que deux assaillants avaient été tués quatre heures après avoir été repérés dimanche. La base devait encore être fouillée pour s'assurer qu'aucun assaillant ne s'y trouvait plus.
Parmi les militaires tués, figure notamment un lieutenant-colonel de la Garde de sécurité nationale (NSG), une unité d'élite, a indiqué dimanche un responsable militaire sous couvert de l'anonymat.
Les Etats-Unis ont dénoncé une attaque "abominable", appelant les "pays de la région à travailler ensemble (...) pour démanteler les réseaux terroristes".
Depuis leur indépendance du Royaume-Uni en 1947, l'Inde et le Pakistan ont déclenché trois guerres pour le Cachemire, dont chaque pays occupe une partie et dont les deux revendiquent le contrôle total.
L'Inde accuse régulièrement l'armée pakistanaise d'effectuer des tirs de couverture pour les rebelles qui infiltrent la frontière et organisent ensuite des attaques dans le Cachemire indien.
Le Pakistan a condamné samedi l'attaque de la base aérienne, la qualifiant d'"acte terroriste".
Le Jaish-e-Mohammed, interdit au Pakistan, combat l'Etat indien dans la région himalayenne du Cachemire, où un conflit séparatiste a fait quelque 100.000 morts.
L'Inde avait accusé le groupe islamiste d'avoir attaqué en décembre 2001 le parlement indien, faisant 11 morts et entraînant une escalade militaire à la frontière indo-pakistanaise au point d'amener les deux pays au bord de la guerre.
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