"On a vengé le prophète Mohamed! On a tué Charlie Hebdo!". Sur ce cri, Saïd et Chérif Kouachi quittent le siège de l'hebdomadaire satirique mercredi 7 en fin de matinée, laissant derrière eux 12 corps.
Le lendemain, Amédy Coulibaly, déjà condamné dans un dossier terroriste, tue une policière municipale à Montrouge, et prend en otages employés et clients d'un supermarché casher parisien vendredi 9. Il en tue quatre avant de mourir dans l'assaut du Raid. Les frères Kouachi, retranchés dans une imprimerie en banlieue sont tués peu après par le GIGN.
En trois jours, les trois jihadistes se réclamant d'Al-Qaïda ou du groupe Etat islamique, ont pris pour cibles un emblème de la liberté d'expression, des juifs et des policiers, et fait 17 morts.
Dans les rues et sur les réseaux sociaux, une multitude de Français abasourdis crient "Je suis Charlie". Le dimanche, plus de 3,7 millions de personnes battent le pavé, une mobilisation jamais vue à laquelle participent à Paris une cinquantaine de dirigeants étrangers.
Mais malgré l'espoir d'un "esprit du 11 janvier", entretenu notamment par un président François Hollande transformé et qui assumera au fil de l'année son virage sécuritaire, toute la France n'est pas "Charlie", le pays est divisé.
Le plan Vigipirate est porté à son niveau le plus élevé, l'arsenal sécuritaire est renforcé. S'ils saluent un sursaut longtemps attendu face à l'antisémitisme, de nombreux juifs doutent et le nombre d'"aliyah", l'émigration en Israël, continue de progresser. Les musulmans eux aussi s'inquiètent des amalgames et de la stigmatisation à leur encontre. Les actes islamophobes quadruplent au premier semestre.
La France s'interroge sur son modèle d'intégration. Et que faire des jeunes tentés par le radicalisme violent? Un millier sont partis pour la Syrie ou l'Irak. Les familles comme les autorités n'ont pas de solution miracle.
Décimé, Charlie Hebdo a redémarré, grâce aux millions d'euros de dons et 200.000 abonnements. Mais la rédaction se déchire.
Pour les rescapés des attentats, il faut apprendre à vivre avec le traumatisme. Une angoisse ravivée par les multiples projets ou attentats, souvent avortés, qui se multiplient tout au long de l'année et culminent dans l'horreur des attaques du 13 novembre à Paris.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.