"Les équipes s'entendent bien, les discussions avancent, on saura vite si on va au bout. Il n'y a pas d'obstacles pour le moment" au rachat de Bouygues Telecom par Orange, a déclaré au JDD une source "au coeur des négociations", après plusieurs semaines de rumeurs sur un mariage entre les deux opérateurs.
Les deux groupes, contactés par l'AFP, n'ont pas souhaité faire de commentaires, ne confirmant ni démentant les informations du journal, qui assure que l'accord de confidentialité a été signé "la veille de Noël". Les négociations devraient débuter à la mi-janvier avec un délai d'un à trois mois pour aboutir à un accord.
TF1, également propriété (depuis 1987) de Bouygues, ne ferait pas partie des négociations, contrairement à une hypothèse évoquée début décembre.
"Même si le sujet TF1 a été mis sur la table initialement, ce n'est pas du tout un sujet de discussion aujourd'hui", a assuré à l'AFP une source proche du dossier.
Orange se serait également engagé à ne pas procéder à des licenciements chez le troisième opérateur français, précise le JDD.
L'opération, dont les grandes lignes doivent être validées d'ici la mi-janvier, prévoit que Bouygues Telecom serait valorisé à environ 10 milliards d'euros, "dont 8 milliards qui lui donneraient une participation de 15% dans Orange", selon le JDD.
Quant à la participation de l'Etat dans Orange, qui s'élève aujourd'hui à 23%, elle serait diluée et se retrouverait légèrement sous la barre des 20%. Il resterait tout de même le premier actionnaire du nouvel ensemble. "Bouygues aura une participation inférieure à celle de l'Etat. Même symboliquement", assure une source consultée par le JDD.
A la mi-décembre, une source syndicale avait confirmé à l'AFP l'existence de discussions autour d'un schéma similaire.
"Nos services fusion-acquisition travaillent jour et nuit pour essayer de trouver une solution (à un rapprochement avec Bouygues Telecom, NDLR) pour janvier, le scénario qui tient la corde prévoit que Bouygues détiendrait 15% du nouvel ensemble, l'Etat 19% et les salariés 4 à 5%", avait-elle indiqué.
- Des difficultés en vue avec Bruxelles -
Pour le JDD, le rachat de Bouygues Telecom par Orange devrait être validé par l'Autorité de la concurrence, mais se heurterait à des difficultés à Bruxelles.
La position de la Commission européenne s'est en effet durcie, la Commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager préférant les consolidations supranationales (avec des acteurs étrangers) aux rapprochements entre acteurs nationaux.
Car le nouvel ensemble dépasserait les 50% de part de marché, ce qui renforcerait la position d'Orange, déjà numéro un du secteur avant l'opération.
Dans ces conditions, les deux autres opérateurs français, Free et SFR, seraient "indispensables pour remplir les contraintes concurrentielles", souligne le JDD, qui estime que "la clé de l'opération réside dans un accord avec Xavier Niel, le patron de Free".
Orange souhaiterait effectuer des cessions pour un montant de 5 milliards d'euros pour faire aboutir ce mariage et pourrait "demander à Free de racheter tout ou partie des 600 boutiques de Bouygues" même si M. Niel n'en a pas vraiment besoin, explique le journal.
Selon des experts consultés par l'AFP, Free serait surtout intéressé par le réseau de Bouygues Telecom, qui est déjà posé et largement déployé notamment en 4G, alors que le contrat d'itinérance (utilisation du réseau) de Free avec Orange arrive à échéance en 2017.
Chamboulé par l'arrivée de l'opérateur à bas prix Free, le secteur français des télécoms connaît de nombreux bouleversements: en mars 2014, le groupe Altice de Patrick Drahi avait emporté SFR pour 11,75 milliards d'euros face à une offre concurrente de Bouygues. Puis, en juin 2015, Martin Bouygues avait rejeté une offre d'Altice-SFR sur sa filiale télécom.
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