. LES FAITS
Le 7 janvier vers 11H30, encagoulés, les frères Saïd et Chérif Kouachi, islamistes radicaux connus, assassinent onze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo, dont des icônes du dessin de presse, Cabu, Wolinski, Tignous, Charb, Honoré. "On a vengé le prophète", crient-ils avant d'exécuter un policier. Ils sont tués par le GIGN deux jours après dans l'imprimerie de Seine-et-Marne où ils sont barricadés.
Après avoir sans doute grièvement blessé un joggeur à Fontenay-aux-Roses le 7, Amédy Coulibaly tue le 8 une policière municipale à Montrouge. Avait-il une autre cible? Une école juive à proximité a été évoquée. Le 9, il abat quatre hommes dans l'Hyper Cacher, commerce juif de l'Est parisien, prend des otages et meurt dans l'assaut juste après les frères Kouachi.
. LES LIENS ENTRE LES TUEURS
Coulibaly a expliqué s'être coordonné avec les Kouachi et leur avoir fourni des armes. Il a rencontré Chérif la nuit précédant la tuerie de Charlie Hebdo. En route vers l'hebdomadaire, un Kouachi lui a envoyé un texto.
Leur passé ramène à la filière des Buttes-Chaumont, groupe radical du Nord-Est parisien démantelé en 2005.
En 2010, Chérif Kouachi et Coulibaly avaient rendu visite à Djamel Beghal à Murat (Cantal), où cet Algérien déchu de sa nationalité française était assigné à résidence après sa peine pour un projet d'attentat.
Coulibaly et Beghal ont été condamnés dans un projet d'évasion en 2010 d'un des auteurs des attentats de 1995, un vétéran des GIA algériens, Smaïn Aït Ali Belkacem. Chérif Kouachi avait été entendu dans l'enquête.
. LES COMMANDITAIRES
Le lien avec la Syrie est moins direct que pour les attentats du 13 novembre: aucun des trois assassins ne semble s'y être rendu même si plusieurs anciens des Buttes-Chaumont y sont.
Dans une vidéo, Coulibaly (alias Abou Bassir Abdallah al Ifriqi), s'est réclamé de l'Etat islamique; les Kouachi ont invoqué Al-Qaïda.
Quelques jours avant les attentats, la compagne de Coulibaly, Hayat Boumeddiene est partie en Syrie où ont également fui les frères Belhoucine, Mohamed et Mehdi. Le premier a été condamné pour sa participation à une filière jihadiste.
Les enquêteurs cherchent qui était l'interlocuteur de Coulibaly dans des mails retrouvés dans son ordinateur. Cet homme, qui semble en Syrie, demande le 8 janvier à Coulibaly de faire une vidéo pour "parler de ce qui se passe ici en particulier".
Chérif Kouachi s'est rendu en 2011 au Yémen avec une des "têtes d'affiche" du jihadisme français en Syrie, Salim Benghalem. Il y a sans doute rencontré une autre "figure", Peter Cherif.
Le 9 janvier, les attentats avaient été revendiqués par Nasser Ben Ali Al Anassi, porte-parole d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).
. UNE INSPIRATION?
Ghlam, Thalys, projets contre des militaires: depuis janvier, les tentatives de passages à l'acte se sont succédé jusqu'aux tueries du 13 novembre. A ses amis qui l'exfiltraient, Salah Abdeslam a expliqué avoir pris modèle sur les Kouachi en abandonnant dans un véhicule la carte d'identité de son frère Brahim, mort en kamikaze, pour que celui-ci soit connu du monde entier. Dans une vidéo de propagande de novembre, le groupe Etat islamique rend hommage dans une même phrase aux "frères qui ont fait les actes de Charlie Hebdo" et à ceux "qui ont semé la terreur dans la capitale française ces derniers jours."
. L'ARSENAL
Les enquêteurs se sont intéressés à deux réseaux de trafiquants en Belgique. Les tueurs disposaient notamment de six pistolets Tokarev, d'un revolver des années 1930, de fusils d'assaut, provenant de Slovaquie, de Russie ou de l'ex-Yougoslavie.
En France, sept hommes sont mis en examen, soupçonnés d'une aide logistique à Coulibaly. Une partie de ces délinquants avait des sympathies pour la mouvance islamiste radicale. Plusieurs ont rencontré Coulibaly en détention.
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