"Cette action provoquera la colère des jeunes" chiites en Arabie saoudite, a déclaré à l'AFP M. Nimr, ajoutant: "j'espère qu'il y aura un mouvement de protestation pacifique".
L'Arabie saoudite a exécuté samedi 47 personnes condamnées pour "terrorisme", dont des jihadistes sunnites d'Al-Qaïda et le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime.
La journée de samedi va certainement entrer dans "le Livre Guinness des records en matière d'exécutions", a ironisé Mohammed al-Nimr pour qui l'exécution de son frère envoie "un message fort mais négatif".
"Il y aura des réactions négatives à l'intérieur du royaume et à l'étranger mais nous espérons qu'elles seront pacifiques", a-t-il dit à l'AFP par téléphone.
Et d'ajouter: "Nous rejetons la violence et l'affrontement avec les autorités tout comme le martyr cheikh (Nimr)".
Le cheikh Nimr al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue d'un mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011, dans la foulée des printemps arabes, dans l'est de l'Arabie saoudite où vit l'essentiel de la minorité chiite.
Cette communauté, qui se concentre dans la Province orientale riche en pétrole, se plaint d'être marginalisée dans ce pays majoritairement sunnite.
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour "sédition", "désobéissance au souverain" et "port d'armes" par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme.
- 'sabre au-dessus de son cou' -
Son arrestation en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu'elle avait provoquées.
L'Iran, puissance chiite rivale de l'Arabie saoudite sunnite, a très vite réagi à l'exécution de cheikh Nimr, affirmant que Ryad paiera un "prix élevé" pour cette action.
Le neveu du cheikh, Ali al-Nimr, mineur au moment de son arrestation, ne figure pas parmi les suppliciés de samedi, alors qu'il a lui-aussi été condamné à mort. La France était montée au créneau l'année dernière pour empêcher son exécution de même que l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.
La situation d'Ali al-Nimr est "très dangereuse. Le sabre reste suspendu au-dessus de son cou, à moins qu'il ne soit rendu à sa famille", a encore déclaré Mohammed al-Nimr, qui est son père.
Il a dit avoir été "surpris" par l'annonce de l'exécution de cheikh Nimr alors que "nous espérions qu'une plus grande chance soit donnée à la sagesse et à une solution politique".
Mohammed al-Nimr a affirmé qu'aucune "preuve" n'avait "jamais" été apportée de l'implication de son frère dans "un quelconque acte de violence".
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