La police restait prudente sur les motivations de cette fusillade qui survient en pleine vague d'actes de violence anti-israéliens menés par des Palestiniens, et dans un contexte de menaces jihadistes.
"L'enquête est en cours pour savoir si l'affaire est criminelle ou terroriste", a déclaré son porte-parole Micky Rosenfeld.
Une intense chasse à l'homme a été lancée dans le centre très animé de Tel-Aviv pour retrouver l'auteur de la fusillade qui a pris pour cibles deux terrasses en début d'après-midi, peut-être avec une arme automatique.
Il a commencé par ouvrir le feu sur les clients installés devant un bar, ont indiqué des témoins à une journaliste de l'AFP sur place. C'est là qu'auraient été touchées les deux personnes ayant succombé. Un fatras de chaises renversées et de verre brisé témoignait de la panique qui a saisi la clientèle.
L'homme aurait poursuivi son chemin sur le même trottoir et fait feu 150 mètres plus loin sur la terrasse d'un deuxième établissement où de nombreuses personnes, malgré le temps maussade, savouraient les heures précédant le shabbat le long de cet axe très fréquenté de la capitale économique et culturelle d'Israël.
En plus des deux morts, sept personnes ont été blessées, ont indiqué les secours.
- 'J'ai pensé à Paris' -
"J'ai entendu des coups de feu. Je me suis retourné et j'ai vu en face tout le monde se ruer vers le fond du café. J'ai entendu des cris et on a vu l'homme qui tirait. Il était brun, portait un pull gris et il s'est enfui en courant", a raconté Alexandre Lambez, un touriste français, assis à une terrasse en face du deuxième café.
"J'ai tout de suite pensé (aux attaque de novembre) à Paris et au Bataclan", dit-il.
Tel-Aviv avait connu son lot d'attentats palestiniens lors de la Seconde intifada de 2000 à 2005. Mais la ville est relativement calme depuis le début de l'actuelle vague d'attentats menés par des Palestiniens isolés, essentiellement à l'arme blanche, mais aussi à l'arme à feu ou à la voiture bélier.
Israël a été épargné jusqu'alors par des attaques du groupe Etat islamique (EI), mais ce dernier a proféré des menaces explicites au cours des dernières semaines, allant jusqu'à publier des messages en hébreu.
L'EI n'a "pas un instant oublié la Palestine", disait un enregistrement audio publié en ligne fin décembre et attribué au chef du groupe jihadiste, Abou Bakr al-Baghdadi.
Les propos du porte-parole de la police indiquent cependant que d'autres hypothèses que terroristes, crapuleuse notamment, ne sont pas écartées.
Sur les lieux, la plus grande confusion subsistait après les faits. Des centaines de policiers passaient au peigne fin les rues et les entrées d'immeuble, apparemment convaincus que l'auteur de la fusillade pouvait toujours se cacher sur place, sans même que le périmètre survolé par les hélicoptères ait été évacué.
- 'Un miracle' -
La patronne d'un salon de coiffure voisin, Osnat David, refusait quant à elle toujours de sortir parce qu'elle ne voulait "pas voir les corps et le sang", a-t-elle dit sous le choc bien qu'elle ait déjà vécu plusieurs attaques par le passé.
Osnat David s'occupait de ses clients quand elle a entendu "des coups de feu, des cris et des pleurs". "Je me suis armée de ciseaux. Mes clients et moi nous sommes cachés dans la réserve sans faire de bruit. Nous n'avons même pas eu le temps de fermer le magasin. Nous nous sommes couchés au sol pour que le terrroriste ne nous voie pas", relate-t-elle, évoquant la terreur que l'individu ne pousse la porte d'entrée.
"Tout cela a duré une vingtaine de minutes. Nous tremblions, nous nous serrions les uns contre les autres", a-t-elle dit.
"Deux minutes plus tôt, j'étais dehors en train de fumer une cigarette. C'est un miracle. Si j'étais restée dehors, je serais morte à l'heure qu'il est", a-t-elle ajouté.
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