"Selon les derniers éléments de l'enquête, il n'y a pas de danger concret d'attentat à Munich", a annoncé en milieu de journée la police locale, levant ainsi la mise en garde.
L'alerte avait été donnée dans la soirée en plein réveillon après que les autorités allemandes eurent reçu des informations concordantes de services de renseignement de deux "pays amis", l'un d'eux faisant état d'un risque d'attentats suicide à minuit lors du passage au Nouvel An par un groupe de "cinq à sept personnes", a souligné le chef de la police locale, Hubertus Andrä.
- l'alerte donnée par les services français -
L'un de ces deux services de renseignement est celui de la France, a révélé de son côté le ministre régional bavarois de l'Intérieur, Joachim Herrmann, soulignant que "les Français n'ont pas pour habitude de faire sortir ce type d'information de leur imagination". Le deuxième "pays ami" sont les Etats-Unis, selon la radio-télévision publique bavaroise.
Mais au bout du compte la police allemande n'a pas trouvé d'éléments probants. "Nous ne savons pas si les noms (des suspects qui ont été communiqués) existent, si ces personnes existent bel et bien et si oui où elles se trouvent", a souligné le chef de la police munichoise.
Les contrôles effectués dans la nuit par quelques 550 policiers mobilisés pour l'occasion n'ont rien donné et aucune interpellation n'a été effectuée.
L'une des informations reçues, vers 19H40 (18H40 GMT) jeudi soir, faisait spécifiquement état d'un risque d'attentats à minuit dans la gare centrale de la capitale bavaroise et dans une autre gare proche de la ville, selon M. Andrä. Un temps évacuées, ces deux gares ont pu être rouvertes au public dans la nuit.
Les autorités allemandes ont reçu des services de renseignement des noms et autres détails d'identification "pour la moitié des suspects", présentés comme de nationalité "irakienne et syrienne" et censés vouloir passer à l'acte au nom de l'organisation Etat islamique.
Les autorités allemandes ont néanmoins rejeté l'idée d'une "fausse alerte", soulignant que la police ne pouvait ignorer des indications venant de deux services de renseignement, de surcroît pour un passage à l'acte censé être imminent.
- le précédent de Hanovre -
Ce n'est pas la première fois qu'une alerte de grande ampleur de ce type se révèle infondée en Allemagne.
Le 17 novembre, quatre jours après les attentats de Paris dans lesquels 130 personnes ont trouvé la mort, un match de football amical entre l'Allemagne et les Pays-Bas avait été annulé au dernier moment à Hanovre (nord) en raison d'une menace d'attentat communiquée selon plusieurs médias allemands par les services de renseignement français.
Les enquêteurs n'avaient là aussi rien découvert au final, ce qui a alimenté un début de polémique.
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, s'est vu reprocher de surréagir face au risque terroriste suite aux tueries de Paris, qui avaient aussi visé indirectement l'Allemagne puisque des jihadistes se sont fait exploser aux abords du Stade de France où se déroulait un match de football entre l'équipe nationale allemande et la France.
M. de Maizière a défendu vendredi la réaction "sage" de la police de Munich.
"La situation en Europe, y compris en Allemagne, reste inquiétante en cette nouvelle année. Les services de sécurité continuent d'estimer que le terrorisme international constitue un danger élevé", a-t-il ajouté.
Les célébrations du Nouvel An 2016 se sont déroulées cette année sous haute surveillance partout dans le monde face aux risques d'attentats, notamment en Europe, traumatisée par les attentats de l'année 2015 à Paris.
A Bruxelles, le feu d'artifice et les festivités de la nuit du Nouvel An dans le centre-ville ont été annulées et la police a multiplié les interpellations jeudi.
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