"Jamais il n'y a eu autant d'éléments mobilisés pour la sécurité des Français", selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. "Tous les moyens sont mis en ?uvre pour que les fêtes se déroulent bien mais il faut rester extrêmement vigilant", ajoutait-il mercredi en rencontrant des militaires déployés dans la capitale pour l'opération Sentinelle.
De l'aveu même des autorités, impossible de "garantir qu'il n'y ait aucun risque" pour la nuit de la Saint-Sylvestre. "L'état de la menace terroriste est permanent" même s'"il n'y a pas d'éléments nouveaux spécifiques à l'agglomération parisienne ou notre capitale", pour le préfet de police de Paris Michel Cadot.
Revendiqués par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), les attentats parisiens du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, ont renforcé les craintes. Traditionnellement encadrées de près par les forces de l'ordre, les festivités de la Saint-Sylvestre seront certes maintenues sur fond de plan Vigipirate et d'état d'urgence, mais nettement réduites.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit détailler jeudi après-midi le dispositif national de sécurité retenu pour encadrer cette nuit "sensible". En 2014, plus de 90.000 policiers, gendarmes, militaires et sapeurs-pompiers avaient été mobilisés.
Quelque 30.000 gendarmes seront sur le pont avec comme consigne "d'être le plus vigilant possible même dans les coins les plus reculés", a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
"Un signal : Paris est debout"
A Paris et en petite couronne, les moyens ont été musclés avec la mobilisation de 11.000 policiers, gendarmes et pompiers, contre 9.000 en 2014.
Privée de feu d'artifice, la capitale se livrera à une célébration minimale sur les Champs-Elysées, où 600.000 personnes avaient fêté les dernières minutes de 2014. Cette année, des images seront projetées sur l'Arc de Triomphe ainsi que sur six panneaux le long de l'avenue, quelques minutes avant le compte à rebours.
"Nous ne pouvions pas ne rien faire. Après ce que notre ville a vécu, nous devons envoyer au monde un signal: +Paris est debout+", a expliqué la maire Anne Hidalgo, optant pour une célébration placée "sous le signe de la sobriété".
Un sentiment partagé par Nicole, venue de Bruxelles. "On n'a pas peur du tout. On va aller partout, on était sur les Champs-Elysées hier, on y retourne ce soir. Si ça doit arriver, ça doit arriver. Il faut vivre comme avant", confie-t-elle à l'AFP.
Toutefois, l'affluence est attendue en baisse sur la "plus belle avenue du monde". Des contrôles et des "filtrages sélectifs" seront effectués aux abords des Champs-Elysées où seront déployés 1.600 policiers et gendarmes. La circulation sera fermée à partir de 23H00 et rouverte vers 01H15.
Si, pour Michel, "croiser des militaires en armes est réconfortant", d'autres Parisiens préfèrent réveillonner chez eux. "On ne se sent pas en sécurité depuis les attentats. Maintenant c'est boulot-maison, pas de resto, pas d'extra", explique Leïla.
Les attentats et la menace jihadiste pèsent aussi sur la fréquentation des hôtels parisiens, habituellement "complets" pendant les fêtes de fin d'année. Les réservations y sont en baisse de plus de 30%, a indiqué jeudi Evelyne Maes, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) en Ile-de-France.
Une chute de fréquentation attribuée notamment à la baisse du nombre de touristes étrangers.
Comme tous les ans, les traditionnels arrêtés d'interdiction des feux d'artifice, de la vente à emporter de boissons alcoolisées et de carburants ont été pris par les préfets afin d'éviter notamment les incendies volontaires de voitures.
En Alsace, les mesures d'interdiction des fusées visent également des pétards K1 lors des grands rassemblements: il s'agit notamment d'éviter les mouvements de panique.
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