Le plus grand feu d'artifice jamais tiré dans la mythique baie de Sydney donnera cette nuit le coup d'envoi du marathon planétaire des célébrations du Nouvel An, toutefois ternies cette année par la menace terroriste mondiale.
En Asie, au Proche-Orient, en Afrique, en Europe et finalement en Amérique, des foules devraient descendre dans les rues pour célébrer les douze coups de minuit à grands renforts de feux d'artifice, de concerts et de spectacles de lumière.
La débauche d'effets pyrotechniques au-dessus de l'Opéra et du Harbour Bridge de Sydney est chaque 1er janvier le premier grand spectacle du Nouvel an. Et la plus grande ville australienne a cette année encore vu les choses en grand.
"Ca s'améliore chaque année", résume la maire de Sydney, Clover Moore, qui promet 2.400 fusées en plus sur le pont de Sydney et "pléthore de nouveaux effets". Au total, sept tonnes d'engins pyrotechniques partiront en fumée.
Si Hong Kong, Pékin, Singapour et d'autres mégapoles asiatiques tenteront de se hisser au niveau de Sydney, la soirée sera très sobre à Brunei, un petit sultanat sur l'île de Bornéo qui, dans une conception propre de la loi islamique, a déjà interdit toute célébration de Noël.
Le niveau de sécurité demeurera très élevé à Jakarta, où les autorités viennent de déjouer un projet d'attentat suicide prévu pour la nuit du Nouvel An.
- 'Ne pas prendre le risque' -
C'est sans doute en Europe que les festivités seront le plus contrariées par le contexte anxiogène de la menace jihadiste.
Bruxelles a ainsi décidé d'annuler les festivités tandis que dans plusieurs pays, les forces de l'ordre ont été placées en alerte maximale, comme en Turquie, où un attentat suicide aurait été déjoué à Ankara.
"Il vaut mieux ne pas prendre le risque", a expliqué le maire de Bruxelles, Yvan Mayeur, en annonçant l'annulation pure et simple du feu d'artifice prévu au centre-ville après de nouvelles arrestations en Belgique.
Paris, toujours groggy après les attaques du 13 novembre, sera également privée de feu d'artifice. La traditionnelle célébration du Nouvel An a été maintenue sur les Champs-Elysées, mais elle se déroulera sous le signe de la sobriété et avec des mesures de sécurité renforcées.
"Nous ne pouvions pas ne rien faire. () Après ce que notre ville a vécu, nous devons envoyer au monde un signal : +Paris est debout+", a justifié sa maire, Anne Hidalgo, dans une interview récente au Journal du dimanche (JDD).
A Moscou, l'emblématique Place Rouge, lieu de rassemblement traditionnel pour le Nouvel An, sera cette année pour la première fois fermée au public au moment du réveillon, là encore en raison de craintes d'attentats.
A Madrid, la police limitera à 25.000 le nombre de personnes autorisées à aller sur la Puerta del Sol tandis qu'à Londres, le feu d'artifice sur les bords de la Tamise est à nouveau payant.
Au Caire, où on cherche déséspérément en revanche à faire revenir les touristes, d'importantes célébrations sont prévues devant les pyramides, avec de nombreux artistes invités.
Dans la bande de Gaza voisine, le groupe islamiste palestinien Hamas a interdit les fêtes du Nouvel An dans les lieux publics en invoquant leur offense aux "valeurs et traditions religieuses".
Freetown, capitale de la Sierra Leone, l'un des pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'épidémie d'Ebola, fera tout pour retrouver ses galons dans le classement des meilleures villes de la zone où faire la fête. Il y a 12 mois, l'agglomération était complètement déserte à cause du virus.
"Pour ce réveillon, je vais danser et faire la fête jusqu'au chant du coq", promet Franklyn Smith, un habitant de 35 ans.
A New York, un million de personnes sont attendues dans un important dispositif de sécurité sur Times Square, où se produiront notamment Demi Lovato et Jessie J.
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