"La figure de Daniel Balavoine ressurgit", constate le journaliste Daniel Varrod, auteur du documentaire "Je m'présente, je m'appelle Daniel", diffusé en prime time mercredi sur France 3. Ce film réunit des chanteurs de tous horizons (Cali, Christine and the Queens, Soprano, Youssoupha, La Grande Sophie) ainsi que sa fille Joana Balavoine, également musicienne, qui évoque pour la première fois ce père disparu quelques mois avant sa naissance.
Le "geek" attiré par la musique électronique naissante, l'auteur à la fois idéaliste et ancré dans le réel ("L'Aziza", "Mon fils, ma bataille"), le porte-parole de la jeunesse n'hésitant pas à poser les questions qui fâchent à la télévision, devant le futur président de la République François Mitterrand en 1980, l'"altermondialiste" avant l'heure oeuvrant au Sahel: "On se réclame de Balavoine pour des raisons différentes, chacun trouve quelque chose chez lui", estime Daniel Varrod, qui publiera également le 11 janvier le livre "Génération Balavoine" (Fayard).
Daniel Balavoine est mort le 14 janvier 1986 au Mali dans un accident d'hélicoptère sur le Dakar, qui a également coûté la vie au fondateur du rallye-raid Thierry Sabine et à trois autres personnes. Il suivait la course (qu'il avait courue comme copilote en 1983 et 1985) pour étudier un projet d'installation de pompes hydrauliques au Sahel. Ce projet aboutira quelques années plus tard, grâce au travail de la fondation portant son nom, toujours active.
A 33 ans, il est alors à l'apogée de sa carrière, grâce au succès de son huitième album "Sauver l'amour", avec ses tubes "L'Aziza" ou "Tous les cris, les SOS".
- Concert hommage au Zénith -
Cette carrière, entamée discrètement avec le groupe Présence puis aux côtés de Patrick Juvet, décolle en 1978 avec un premier succès, "Le chanteur", chanson titre de son troisième album, et un rôle, celui de Johnny Rockfort dans l'opéra-rock "Starmania" ("Quand on arrive en ville", "SOS d'un Terrien en détresse").
Il enchaîne alors les succès: "Lucie", "La vie ne m'apprend rien", "Vivre ou survivre", "Je ne suis pas un héros", etc. Il devient un chanteur populaire mais pas forcément pleinement satisfait: admirateur de Peter Gabriel, il regrette le peu d'intérêt de la critique rock qui le catalogue comme chanteur de variétés.
Plus que le chanteur d'un style en particulier, "c'était un homme qui chante, un artiste incontournable, précurseur et transgénérationnel", pour Julien Creuzard, directeur du label Capitol, qui publiera le 8 janvier l'album hommage de reprises "Balavoine(s)". Un disque au générique éclectique et majoritairement féminin avec notamment Florent Pagny, Christophe, Nolwenn Leroy, Zaz, Josef Salvat, Marina Kaye, Cats on Trees ou Shy'm.
Il n'a pas forcément été simple de trouver les artistes à l'aise dans les arabesques vocales d'un chanteur dont LA "signature" était sa fameuse "voix de tête", parfois moquée à ses débuts pour son côté androgyne.
Au milieu des reprises incontournables figurent quelques pépites moins connues comme "Soulève-moi" sur la prostitution, chantée par Raphaël, ou la complainte "Si je suis fou", joliment revisitée par Ours.
La plupart de ces artistes seront la scène du Zénith de Paris le samedi 9 janvier, pour un concert hommage diffusé en direct sur TF1.
Le documentaire de Didier Varrod (coréalisé avec Nicolas Maupied) propose aussi un hommage chanté, avec une reprise acoustique des "Oiseaux", chanson de 1978, proposée par Joana Balavoine.
Une façon pour la jeune femme de "dire merci" à ce père "qu'elle n'a pas eu". Avec cette précision en conclusion du documentaire: "Je le ferai une fois, je ne le ferai pas deux fois, j'ai envie de passer à ma vie."
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