Le ministre de l'Intérieur a défendu mercredi à Ajaccio "l'unité de la République" et la "riche singularité" de la Corse, et promis une sécurité renforcée dans le quartier qui a connu des violences et débordements racistes la semaine dernière.
"L'Etat doit incarner et faire respecter l'unité de la République, tout en prenant en compte la riche singularité de votre île", a déclaré Bernard Cazeneuve lors d'un discours à la préfecture de Corse.
Regrettant que "l'image de la Corse ait pu être ternie" par les récents incidents, il a souhaité que l'île reste "une terre de fraternité et de respect".
"Car notre pays, face aux défis qui se présentent à lui - je pense notamment au défi du terrorisme et des divisions qu'il engendre - a aujourd'hui besoin de respect", a-t-il insisté, citant "respect des lois de la République" et "respect de l'autre".
Sa venue survient six jours après les violences qui ont éclaté le 24 décembre dans le quartier populaire des Jardins de l'Empereur. Deux pompiers et un policier ont été agressés lors d'une embuscade durant la nuit de Noël, provoquant dans les jours suivants des manifestations racistes et le saccage d'une salle de prière musulmane.
Le ministre de l'Intérieur, qui a rendu hommage aux pompiers et aux forces de l'ordre, a promis que la sécurité serait renforcée "dans les tout prochains jours" dans ce quartier.
"Des habitants du quartier des Jardins de l'Empereur () ont exprimé une demande accrue de sécurité. Cette demande est entendue par l'Etat qui renforcera encore, dans les jours à venir, un plan d'action spécifique au quartier", a indiqué M. Cazeneuve.
Multiplication des opérations de contrôle, poursuite d'une action de lutte contre toutes les formes de trafics, et notamment le trafic de stupéfiants, ce plan, "opérationnel dans tout les prochains jours", prévoit aussi une augmentation de la présence policière, selon le ministre.
"Aucun quartier n'a été, et ne sera jamais abandonné par la République", a-t-il martelé, soulignant qu'"au-delà de cet aspect sécuritaire, un effort sera poursuivi pour désenclaver" le quartier.
Il a enfin vivement répondu à ceux qui, dans l'opposition, critiquent l'action des pouvoirs publics ou qualifient la Corse de "zone de non-droit".
"Dicter les interpellations à partir des plateaux des chaînes de télévision, sans jamais se préoccuper du temps nécessaire au bon déroulement des missions de police technique et scientifique, s'interroger sur l'autorité de l'Etat (), c'est oublier la vérité des faits et contribuer par l'inconséquence à l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat", a affirmé M. Cazeneuve, fustigeant des propos qui procèdent "d'un abaissement de la parole publique, d'un populisme médiocre".
Mardi, deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans des violences de l'après-midi du 24 décembre ont été mis en examen pour "intrusion dans un établissement public", une école. L'un est poursuivi pour avoir mis feu à des palettes dans l'après-midi, l'autre pour "complicité de dégradations" mais pour l'instant, aucun des deux suspects n'est directement relié à l'agression de pompiers.
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