Il semble acquis que 2015 ne verra pas une "inversion de la courbe" du nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse l'an dernier pour la première fois depuis douze ans (+3,5%, 3.384 morts). D'ores et déjà, les onze premiers mois de l'année ont fait 66 victimes de plus que l'an dernier (3.164 tués, +2,1%).
"Les chiffres ne sont pas bons cette année parce que les gens oublient parfois des règles essentielles de prudence. Une soirée comme le réveillon, il faut redoubler de vigilance", souligne le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe.
Chaque année, au moins une vingtaine de personnes trouvent la mort durant la dernière nuit de l'année. "Si on ajoute les blessés, ça fait environ 200 personnes. C'est un peu un bulletin de guerre chaque année", soupire M. Barbe.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, 21.500 gendarmes et policiers seront mobilisés pour traquer les mauvais conducteurs, notamment alcoolisés.
Neuf Français sur dix (88,7%) ont en effet l'intention de consommer de l'alcool, selon l'étude annuelle des associations Prévention routière et Assureurs Prévention. Et 64% pensent boire au moins trois verres, soit un de plus que la limite autorisée avant de prendre le volant.
La question d'un retour en voiture se posera pour 48,3% des Français -soit pour eux-mêmes, soit pour leurs convives- mais la moitié d'entre eux (49%) n'a pas pris de dispositions particulières pour rentrer.
"Durant l'année, l'alcool est en jeu dans 30% des accidents mortels. Les soirs de réveillon, 24 ou 31 décembre, cette part monte à 50%", prévient le porte-parole d'Assureurs Prévention, Stéphane Daeschner.
- Week-end de trois jours -
"Les accidents mortels se produisent essentiellement les nuits de week-end et de jours fériés. Cette année, le jour de l'An précède un week-end, ce qui cumule trois jours potentiellement pour faire la fête. Ça renforce notre inquiétude", ajoute Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière.
Pour Inès, 28 ans, "s'il y a une soirée pour faire la fête, c'est bien le réveillon !". "Je bois peu mais le 31 quand même... Au moins quelques coupettes de champagne !", sourit cette jeune Parisienne, qui dormira chez des amis.
Denis Rousseau, ingénieur informatique trentenaire, n'a lui "pour l'instant" pas prévu son retour de soirée. Mais il boira: "Vu l'année de m... qu'on a eue, ça s'impose !".
L'adage "Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas" est largement connu, mais les pratiques évoluent lentement. L'an dernier, ils étaient déjà 48,6% à ne pas avoir organisé leur retour.
Et si pour 74,8% des gens, la meilleure solution est d'attendre avant de prendre la route, à peine un sur deux (49,1%) sait qu'il faut environ deux heures pour éliminer chaque verre d'alcool...
"Il faut empêcher quelqu'un qui a bu de reprendre le volant, y compris en lui prenant les clés par la ruse", sourit M. Daeschner.
Le gouvernement a lancé une campagne sur le même mot d'ordre ("Quand on tient à quelqu'un, on le retient") à laquelle de nombreux animateurs radio et télé ont prêté leur voix. Il fait également la promotion du "capitaine de soirée", qui s'engage à ne pas boire pour ramener ses amis.
"Le meilleur moyen de réussir la fête est de prévoir le retour", insiste M. Daeschner.
Les solutions sont nombreuses. Outre les taxis et VTC qui seront pris d'assaut, plusieurs sites et applications proposent d'organiser un covoiturage ou mettent en relation des "capitaines de soirée" avec des passagers.
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