La planète ovale bat plus que jamais pavillon noir tant est forte l'emprise des All Blacks, qui ont conservé en 2015 leur titre de champions du monde et ont déjà posé des jalons pour le futur.
Drôle de situation que de voir un petit pays de 4,5 millions d'habitants, perdu dans le Pacifique, imposer sa loi depuis près d'un siècle sur le rugby mondial et bâtir très logiquement un empire grâce à ses succès retentissants.
En réussissant pour la première fois depuis la création de la Coupe du monde en 1987 à garder dans sa vitrine le trophée Webb-Ellis, la Nouvelle-Zélande est entrée une nouvelle fois dans l'histoire de ce sport. Et a tordu définitivement le cou à la rumeur qui chuchotait que les All Blacks avaient tendance à trembler dans les moments décisifs, ou loin de leur île.
Survolant la compétition en Angleterre, les légendaires hommes en noir ont tout bousculé sur leur passage, jusqu'à battre dans une finale de très haut vol les grands rivaux australiens (34-17) à Twickenham.
Un exploit qui permet de qualifier la formation emmenée par l'emblématique capitaine Richie McCaw (148 sél) de plus grande équipe de tous les temps.
- Le tempo des All Blacks -
Car dans la sillage du sacre de 2011, raflé sur l'île du Long nuage blanc, les All Blacks ont su poursuivre et même amplifier leur effort, au point d'afficher un étourdissant ratio entre 2012 et 2015: 49 victoires, 2 nuls, 3 défaites (92,5% de succès). Du jamais vu dans l'ère moderne.
Grâce à un système entièrement tourné vers l'équipe nationale, le fleuron de l'île, ils ont construit une machine à gagner qui dépasse les individualités. Si une parfaite condition physique est évidemment déterminante, les Néo-Zélandais sont d'abord biberonnés aux ateliers techniques, à l'importance de la lecture du jeu, dès leur plus jeune âge.
Ces critères sont aujourd'hui ceux qui prévalent dans la pratique du jeu, assis sur la vitesse et la précision d'exécution à tous les postes et dans toutes les situations.
Les hommes de Steve Hansen n'ont donc cessé de donner le tempo à tous les niveaux ces dernières années, en s'appuyant de surcroît sur quelques joueurs d'exception qui ont tiré leur révérence après la Coupe du monde, avec le sentiment du devoir accompli.
Au premier rang, le flanker Richie McCaw (34 ans, 148 sélections, record mondial), adoubé par Hansen comme le plus grand All Black de tous les temps en raison de son éternel dévouement aux tâches obscures. A ses côtés, l'ouvreur Dan Carter (33 ans, 112 sél), décrié avant le début du Mondial et finalement désigné meilleur joueur de l'année grâce à son talent et son incroyable sang froid dans les moments décisifs.
- La relève en ordre de bataille -
Les centres Ma'a Nonu (33 ans, 103 sél.) et Conrad Smith (34 ans, 94 sél.), le talonneur Keven Mealamu (36 ans, 132 sél.), le pilier Tony Woodcock (34 ans, 118 sél.), tous néo-retraités sur la scène internationale, se sont aussi taillé une bonne place dans l'histoire.
Mais derrière eux, la relève est prête et en ordre de marche, confortant l'idée que les champions sont fabriqués en série de ce côté-là du monde.
Le capitanat est d'ores et déjà dévolu au N.8 Kieran Read (30 ans, 84 sél), meilleur joueur du monde 2013, épaulé par le jeune successeur de McCaw en N.7, Sam Cane (23 ans, 31 sél).
Des joueurs comme Brodie Retallick (24 ans, 47 sél), élu meilleur joueur du monde en 2014, Aaron Smith (26 ans, 47 sél), Beauden Barrett (24 ans, 36 sél) ou Nehe Milner-Skudder (24 ans, 8 sél) incarnent aussi un avenir brillant, après avoir fait leurs armes durant cette compétition.
Conformément au plan dessiné dès 2012, Hansen a ainsi reconstruit une génération qui compte déjà une moyenne de 30 sélections et est déterminée à entretenir l'hégémonie des All Blacks sur le monde. En suivant une logique implacable.
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