La garde à vue du policier à la retraite soupçonné d'avoir placé dans les toilettes d'un avion d'Air France un objet suspect, dont la découverte a provoqué l'atterrissage en urgence de l'appareil au Kenya, a été levée, a annoncé le parquet de Bobigny lundi soir.
"L'état actuel des investigations ne justifie plus le maintien de la garde à vue", a précisé à l'AFP le parquet de Bobigny, qui "poursuit son enquête". "La durée maximale d'une garde à vue est de 48H00, le parquet peut si besoin redemander son placement", a-t-il ajouté.
De source judiciaire, on précise que la levée de la garde à vue de l'ancien policier "ne veut pas dire qu'il est mis hors de cause".
Selon une source proche de l'enquête, les explications fournies par cet homme, ancien policier du RAID, ont paru crédibles. Mais les enquêteurs français manquent d'éléments matériels, n'ayant pas encore reçu les constatations techniques faites par les policiers kényans.
Le vol AF 463, avec 459 personnes à bord et 14 membres d'équipage, en provenance de l'Ile Maurice et à destination de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, a fait un atterrissage d'urgence dans la nuit de samedi à dimanche à Mombasa, au Kenya, après la découverte d'un colis suspect à bord.
Il s'agissait en réalité d'un objet inoffensif. Mais un composant ressemblant à un minuteur avait fait craindre la présence d'une bombe, dans un contexte de très forte menace terroriste sur la France, plus d'un mois après les attentats parisiens.
Selon l'équipage, l'homme de 58 ans interpellé à son arrivée à Roissy lundi matin avait fait de nombreux allers-retours aux toilettes pendant le vol, a dit à l'AFP une source policière.
Air France a déposé une plainte contre X et le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour "entrave à la circulation des aéronefs et mise en danger de la vie d'autrui".
- "Malveillance" -
Dimanche, le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, avait indiqué que l'objet découvert en vol dans les toilettes de l'appareil était "un ensemble composé de cartons et d'une espèce de minuteur". Il avait évoqué "un acte de malveillance" ou "quelque chose qui s'apparenterait à une mauvaise plaisanterie".
"Après analyse, il s'agit d'une fausse alerte", avait-il déclaré.
"Les 14 membres d'équipage - 11 membres du personnel navigant en cabine et trois pilotes - sont extrêmement fatigués", a indiqué à l'AFP la présidente de l'Unac, syndicat représentatif des personnels navigants commerciaux (PNC), Flore Arrighi. "Ils ont pensé qu'ils allaient sauter" et "ont vécu un gros stress", a-t-elle ajouté.
De son côté, le Premier ministre adjoint de Maurice, Xavier-Luc Duval, a affirmé que les procédures de sécurité ont été "scrupuleusement respectées" et a annoncé l'ouverture d'une enquête sur place avec l'aide de la France.
"L'Ile Maurice reste une destination très sûre", a-t-il insisté, précisant que le nouveau terminal de l'aéroport "construit il y a deux ans" dispose "d'équipements de haute technologie".
Le patron d'Air France avait exclu que l'engin ait pu être présent dans les toilettes de l'appareil avant son décollage.
La France est en alerte sécurité maximale depuis les attentats survenus à Paris le 13 novembre, revendiqués par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
Depuis les attentats, "nous avons renforcé la sécurité à certaines escales, en accord avec les autorités locales et les sociétés de sûreté. On a sécurisé les hébergements de notre personnel, les agences, les avions et autour des avions", a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Air France.
Dimanche, le PDG d'Air France avait souligné que sa compagnie avait eu à subir trois fausses alertes à la bombe à bord de ses avions "sur le territoire américain" au cours des 15 derniers jours, "en plus de celle sur l'avion en provenance de l'île Maurice".
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