Les Slovènes ont largement rejeté dimanche la loi autorisant le mariage homosexuel adoptée par leurs députés en mars, même si le référendum initié par les opposants au texte a très peu mobilisé les électeurs.
Le petit pays de l'UE de deux millions d'habitants avait été le premier de l'ex-bloc communiste à ouvrir le mariage aux couples homosexuels. Il va donc revenir en arrière puisque 63,42% des votants ont dit non à l'entrée en vigueur de ce texte.
Quelque 99,46% des résultats avaient été dépouillés avant 22h00 (21h00 GMT) et les partisans du oui, à 36,58%, étaient largement distancés, selon la commission électorale.
Seuls 35,65% des électeurs ont pris part au référendum, n'empêchant toutefois pas le quorum de votants d'être atteint par les vainqueurs.
Les opposants à la loi devaient rassembler au moins 342.000 électeurs (un cinquième), sur un total d'environ 1,7 million. Ils ont à ce stade mobilisé 389.115 votants.
Le pape François avait plaidé cette semaine pour le "non", invitant les Slovènes à "soutenir la famille, structure de référence de la vie en société". Dans le pays, les opposants au mariage homosexuel étaient soutenus par l'opposition de droite et l'Église catholique.
Ljudmila Novak, dirigeante du parti conservateur Nova Slovenija (NSi), a jugé que le "message est clair": "Il nous faut protéger le droit des enfants. Nous sommes d'accord pour définir les droits qu'il convient aux homosexuels tout en préservant la famille comme étant l'environnement élémentaire des enfants", a-t-elle réagi.
- Retour à l'union civile -
C'est en effet la question de l'adoption par les couples de même sexe qui avait été la plus contestée par les opposants à la loi durant la campagne. Le texte adopté au Parlement à une large majorité par la gauche et le parti centriste du Premier ministre Miro Cerar donnait aux couples gays et lesbiens les mêmes droits qu'aux hétérosexuels, dont celui de l'adoption.
"Nous devons leur donner tous les droits, mais pas (le droit) d'avoir des enfants", avait commenté Ema, 76 ans, après avoir voté non dans la ville côtière de Koper (ouest).
La loi votée en mars avait redéfini le mariage comme "l'union à vie de deux personnes indépendamment de leur sexe". Après la victoire du non, le code de la famille devrait revenir à sa formulation initiale et limiter les droits des homosexuels à l'union civile, en vigueur depuis plusieurs années.
L'organisation du référendum, permise lorsque des citoyens rassemblent 40.000 signatures, a suspendu l'application de la loi et aucun couple homosexuel ne s'est passé la bague au doigt.
Le Premier ministre et le président Borut Pahor soutenaient le camp du oui.
Violeta Tomic, membre du parti Gauche unie (ZL) a promis que les partisans du mariage homosexuels "n'abandonneraient pas" car "les droits humains ne sont jamais offerts, il faut se battre pour eux".
La législation slovène oblige le Parlement à attendre désormais douze mois avant de pouvoir éventuellement présenter au vote des députés une nouvelle loi autorisant le mariage gay.
"Ce devrait être aux experts, au gouvernement de décider d'un tel sujet", regrettait avant le résultat, Vojko, retraité favorable au mariage gay qui craignait que la Slovénie "devienne la risée du monde" en cas de victoire du non.
En 2012, lors d'un précédent référendum, les Slovènes avaient rejeté à 55% l'adoption du mariage gay et la participation avait là encore été très faible.
Le mariage homosexuel est légalisé ou en passe de l'être dans 18 pays dont 13 en Europe et tous ces gouvernements ont opté pour la voie parlementaire, sauf l'Irlande qui a fait approuver cette loi en mai par référendum.
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