Les protagonistes du conflit yéménite vont se retrouver de nouveau le 14 janvier au terme d'un premier round de pourparlers sous l'égide de l'ONU qui s'est achevé dimanche en Suisse sur fond de violations persistantes d'un cessez-le-feu.
"Nous avons décidé de tenir le prochain round de pourparlers le 14 janvier", a déclaré le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, lors d'une conférence de presse à Berne, sans en préciser le lieu.
"Nous avons réalisé des progrès notables mais insuffisants", a déclaré le médiateur onusien en faisant le point sur les résultats des pourparlers de paix tenus à huis clos depuis mardi entre des représentants du gouvernement reconnu internationalement et les rebelles chiites Houthis dans une tentative de mettre fin à près de neuf mois de guerre au Yémen.
Il a dans ce contexte annoncé "un accord" sur la création d'"une commission de contacts et d'apaisement, formée de conseillers militaires des deux parties et supervisée par les Nations unies" ainsi que sur la mise en place de "mesures de confiance, incluant la libération des détenus et des prisonniers".
Il a ajouté qu'il allait poursuivre ses consultations avec les différentes parties pour une reconduction du cessez-le-feu, pourtant constamment violé depuis son entrée en vigueur mardi et qui devait expirer lundi soir.
"L'objectif, c'est de parvenir à un cessez-le-feu total et global et qu'il soit respecté par toutes les parties", a ajouté le médiateur onusien.
Il a appelé les protagonistes à "faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans les zones affectées" par la guerre, citant notamment Taëz (sud-ouest), la troisième grande ville du Yémen, assiégée depuis plus de trois mois par les rebelles chiites Houthis et leurs alliés.
Le médiateur a fait également état de progrès vers "un cadre de négociations pour un règlement" politique, fondé notamment sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU qui somme les rebelles de se retirer des territoires conquis depuis l'an dernier et de restituer les armes lourdes.
- Un port pilonné -
Sur le terrain, les combats se sont intensifiés dimanche dans la province de Jawf (nord-est) et près de la frontière avec l'Arabie saoudite où trois civils ont été tués samedi par la chute d'un missile tiré par les rebelles pro-iraniens depuis le Yémen, le troisième en 24 heures.
L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes ont formé en mars une coalition qui combat aux côtés des forces progouvernementales yéménites contre les Houthis, soutenus par l'Iran, et leurs alliés.
Les forces progouvernementales, qui ont gagné du terrain en se rapprochant samedi de la capitale yéménite Sanaa, ont poursuivi leur offensive dans le nord du pays.
Bénéficiant d'une couverture aérienne de la coalition arabe, elles ont tenté dimanche de progresser vers des positions tenues par les rebelles au nord-est de Hazm, chef-lieu de la province de Jawf repris vendredi, selon des sources militaires loyalistes.
Plus à l'ouest, de nouveaux combats ont éclaté autour de la ville de Haradh, non loin de la frontière avec l'Arabie saoudite, alors que l'aviation de la coalition bombardait des positions rebelles à Midi, ville portuaire sur la mer Rouge, selon les mêmes sources.
Samedi, au moins 68 combattants ont été tués lors de violents combats près de Haradh et de la frontière saoudienne, selon des sources militaires et tribales.
Haradh a été reconquise jeudi par des forces progouvernementales entraînées en Arabie saoudite, qui avaient franchi la frontière pour lancer un assaut et s'en emparer.
Sur un autre front, les troupes fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi se trouvaient samedi à 40 km de la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles depuis plus d'un an, après des gains territoriaux significatifs dans la province de Marib, à l'est de la capitale.
La guerre, qui a directement affecté 80% de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique, a également favorisé la montée en puissance de groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI).
Partis en juillet 2014 de Saada, leur fief dans le nord, les Houthis ont pris la capitale et conquis de vastes territoires.
Les forces progouvernementales ont réussi l'été dernier à stopper leur progression dans le sud et tentent depuis de reprendre le terrain perdu ailleurs.
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