Les Slovènes votaient dimanche, lors d'un référendum d'initiative populaire très indécis, pour dire s'ils acceptent ou rejettent la loi autorisant le mariage homosexuel adoptée il y a dix mois par leurs députés.
La Slovénie est le premier pays de l'ex bloc communiste à avoir ouvert le mariage aux couples homosexuels.
Les opposants au mariage gay, soutenus par l'opposition de droite et l'Eglise catholique, sont à l'origine de cette consultation dont ils avaient lancé la procédure dès l'adoption de la loi au Parlement en mars.
Le pape François a plaidé cette semaine pour le "non", invitant les Slovènes à "soutenir la famille, structure de référence de la vie en société".
Chaque camp espère la mobilisation des Slovènes pour ce scrutin qu'un dernier sondage, vendredi, donnait favorable au non avec un score de 55,5%. D'autres sondages pronostiquaient un résultat plus serré.
Mais les 1,7 millions d'électeurs appelés aux urnes, dans ce pays de l'UE de deux millions d'habitants, ne se sont pas précipités pour voter dimanche matin: à 11h00 (10h00 GMT), quatre heures après l'ouverture des bureaux, le taux de participation était de 9,3%.
Le camp vainqueur doit rassembler au moins 20% des inscrits pour que la consultation soit valable.
"L'amour c'est l'amour, sans autre considération", a défendu Ida, une employée de 24 ans après avoir glissé son bulletin dans l'urne à Koper, une ville côtière de l'ouest du pays.
"Ce devrait être aux experts, au gouvernement de décider d'un tel sujet", regrette Vojko, un retraité favorable au mariage gay qui craint que la Slovénie "devienne la risée du monde" en cas de victoire du non.
La loi votée en mars a redéfini le mariage comme "l'union à vie de deux personnes indépendamment de leur sexe". Elle a été adoptée à une large majorité par la gauche et le parti centriste du Premier ministre Miro Cerar, donnant aux couples gays et lesbiens les mêmes droits que les hétérosexuels, dont celui de l'adoption.
C'est précisément sur la question de l'adoption que se concentre l'antagonisme. L'organisation qui a pris la tête de la fronde antimariage gay s'est baptisée "Il en va du sort des enfants".
"Nous devons leur donner tous les droits, mais pas (le droit) d'avoir des enfants", commentait Ema, 76 ans, après avoir voté non.
- Un premier non en 2012 -
Si le non l'emporte, le code de la famille reviendra à sa formulation initiale et limitera les droits des homosexuels à l'union civile, en vigueur depuis plusieurs années.
Les opposants au mariage gay avaient recueilli les 40.000 signatures requises pour la tenue d'un référendum. Cette procédure a suspendu l'application de la loi et aucun couple homosexuel ne s'est encore passé la bague au doigt.
Le Premier ministre et le président Borut Pahor soutiennent le camp du oui.
Par ce référendum, "nous décidons si nous voulons rejoindre le monde développé", a affirmé à l'AFP Nika Kovac, coordinateur du groupe qui s'appelle "C'est le moment pour le oui".
Pour le Parti conservateur (SDS), il en va au contraire de l'avenir du modèle familial: "Supprimer la référence au sexe dans la définition du mariage, c'est le point de départ de la violation des droits humains de ceux qui nous sont le plus précieux, les enfants", considère l'ancien ministre de centre-droit Janez Jansa.
En 2012, lors d'un précédent référendum, les Slovènes avaient rejeté à 55% l'adoption du mariage gay mais la participation avait été très faible.
Les bureaux de vote ferment à 19h00 (18h00 GMT). Des résultats significatifs sont attendus à partir de 21h00 (20h00 GMT).
Hors Slovénie, le mariage homosexuel est légalisé ou en passe de l'être dans 18 pays dont 13 en Europe. L'Irlande, en mai, avait été le premier à autoriser le mariage gay par voie référendaire, les autres ayant opté pour la voie parlementaire.
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