Les électeurs slovènes votaient dimanche, lors d'un référendum d'initiative populaire très indécis, pour dire s'ils acceptent ou rejettent la loi autorisant le mariage homosexuel adoptée il y a dix mois par leurs députés.
Les opposants au mariage gay, soutenus par l'opposition de droite et l'Eglise catholique, sont à l'origine de cette consultation dont ils avaient lancé la procédure dès l'adoption de la loi au parlement, en mars. Ils ont recueilli les 40.000 signatures requises dans ce pays de l'UE de deux millions d'habitants pour la tenue d'un référendum.
"L'amour c'est l'amour, sans autre considération", a défendu employée de 24 ans après avoir glissé son bulletin oui dans l'urne à Koper, une ville côtière où les électeurs étaient peu nombreux, une heure après l'ouverture du scrutin à 07h00 (06h00 GMT).
Chaque camp espère la mobilisation des Slovènes pour ce scrutin qu'un dernier sondage, vendredi, donnait favorable au non avec un score de 55,5% et une participation de 46%. Mais d'autres sondages pronostiquaient un résultat plus serré.
"Ce devrait être aux experts, au gouvernement de décider d'un tel sujet. Nous laisser décider, c'est jeter de l'argent par les fenêtres", regrette Vojko, un retraité favorable au mariage gay qui craint que la Slovénie "devienne la risée du monde" en cas de victoire du non.
La loi votée en mars a redéfini le mariage comme "l'union à vie de deux personnes indépendamment de leur sexe". Elle a été adoptée à une large majorité par la gauche et le parti centriste du Premier ministre Miro Cerar, donnant aux couples gays et lesbiens les mêmes droits que les hétérosexuels, dont celui de l'adoption.
Le référendum a suspendu son application et aucun couple homosexuel ne s'est passé la bague au doigt.
- Président et Premier ministre pour le oui -
Le pape François a invité cette semaine les Slovènes à "soutenir la famille, structure de référence de la vie en société".
Sur une église de la ville de Koper, un graffiti demandant "donneriez-vous le sang d'un homosexuel pour sauver votre enfant ?" était visible dimanche.
Si le non l'emporte, le code de la famille reviendra à sa formulation initiale et limitera les droits des homosexuels à l'union civile, en vigueur depuis plusieurs années.
Le Premier ministre et le président Borut Pahor soutiennent le camp du oui, au nom de l'égalité des droits.
Par ce référendum, "nous décidons si nous voulons rejoindre le monde développé", a affirmé à l'AFP Nika Kovac, coordinateur du groupe qui s'appelle "C'est le moment pour le oui".
Pour le Parti conservateur (SDS), il en va au contraire de l'avenir du modèle familial: "Supprimer la référence au sexe dans la définition du mariage, c'est le point de départ de la violation des droits humains de ceux qui nous sont le plus précieux, les enfants", considère l'ancien ministre de centre droit Janez Jansa.
En 2012, lors d'un précédent référendum, les Slovènes avaient rejeté à 55% l'adoption du mariage gay mais la participation avait été très faible.
Un quorum de votants de 20% est nécessaire dimanche. Des résultats significatifs sont attendus à partir de 21h00 (20h00 GMT)
La Slovénie est le premier pays de l'ex bloc communiste à avoir ouvert le mariage aux couples homosexuels.
Hors Slovénie, le mariage homosexuel est légalisé ou en passe de l'être dans 18 pays dont 13 en Europe. L'Irlande, en mai, avait été le premier à autoriser le mariage gay par voie référendaire, les autres ayant opté pour la voie parlementaire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.