Joseph Blatter, président suspendu de la FIFA, ne se considère pas comme une personne ayant perdu le sens des réalités, selon une interview publiée dans la dernière édition du magazine suisse-allemand Welwoche.
"Je n'ai pas perdu le sens des réalités, je n'ai pas de Ferrari, je suis seulement copropriétaire d'un pédalo sur le lac de Zurich", a déclaré le dirigeant dans une longue interview au journal, qui l'a photographié en une avec la mention "Suisse de l'année", un titre qu'il aurait "mérité depuis des années".
Le président suspendu a reçu le journal chez lui, à Zurich, dans un des trois appartements qu'il loue dans un immeuble appartenant à la FIFA.
Il est apparu "combatif", "amaigri" par son récent problème de santé -- un malaise causé par le stress à l'origine d'une courte hospitalisation --, mais désireux de "se battre jusqu'au bout".
Le Valaisan de 79 ans s'est déclaré particulièrement choqué par la manière dont son image a été ébranlée en Suisse par les scandales de corruption touchant la FIFA. "Qu'est ce que j'ai fait de mal en Suisse ? Servir le pays pendant 1.400 jours ?", a-t-il déclaré en faisant référence à ses périodes de service militaire en tant qu'officier de l'armée suisse.
Le président a également indiqué que la décision de le suspendre a été un "énorme coup, dont je ne me suis pas complètement remis à ce jour".
- "Je suis un homme bon" -
Selon lui, la commission d'éthique de la FIFA "ne peut pas aller à l'encontre d'une décision démocratique du congrès, et suspendre son président, peut-être à vie".
"Si j'avais été en mesure de penser encore de manière logique à ce comment là, j'aurais refusé la suspension, je n'aurais pas dû accepter cette décision, mais j'étais tellement choqué, écrasé, humilié, que je n'ai montré aucune réaction, je n'étais même pas triste, je n'ai pas eu de larmes", a-t-il ajouté.
M. Blatter a encore répété n'avoir "jamais violé aucune règle, ni éthique ni juridique" durant ses "40 ans à la FIFA".
"Je suis un homme bon, je suis honnête et respectueux", a-t-il encore indiqué.
Selon le journal, dont le rédacteur en chef Roger Köppel est une étoile montante du parti UDC (droite populiste), la FIFA est une des plus grandes ONG du monde. Il y a 17 ans, la FIFA avait 20 millions de francs suisses de dettes, aujourd'hui elle a des réserves de 1,5 milliard de francs suisses (1,4 mld euros).
Sepp Blatter, qui a été auditionné jeudi par les juges internes de la FIFA, sera fixé sur son sort lundi prochain.
Il a annoncé au journal qu'il se battrait "jusqu'au bout", et irait le cas échéant jusque devant le Tribunal Fédéral, la plus haute instance juridique suisse.
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