Pékin a décrété vendredi sa deuxième "alerte rouge" à la pollution de l'air - le niveau maximal - en l'espace de deux semaines, en prévision d'une nouvelle vague de smog nocif annoncée dans la capitale chinoise.
Le bureau municipal en charge de l'environnement a ordonné des fermetures d'usines et la mise en place à partir de samedi d'une circulation alternée pour les véhicules privés, entre autres mesures, afin de limiter ce nouvel épisode de brouillard polluant.
L'alerte rouge sera en vigueur entre samedi et mardi, selon une note publiée sur le site internet du Bureau de la Protection environnementale de Pékin, alors que la ville profitait encore vendredi après-midi d'un éclatant ciel bleu.
C'est seulement la deuxième fois que le niveau "rouge" est décrété depuis la mise en place par la capitale chinoise de son système d'alerte à la pollution en 2013, en dépit de plusieurs graves épisodes de smog.
Les autorités avaient annoncé pour la première fois le 7 décembre une alerte rouge, couplée à une batterie de mesures préventives, quelques jours après avoir été durement critiquées pour leur réponse jugée insuffisante face à un épisode de smog plus grave encore en début de mois.
En pleine conférence internationale sur le climat à Paris, l'alerte rouge avait mis en évidence la gravité de la situation en Chine, premier émetteur mondial de CO2 et autres polluants.
Inédite, la mesure traduisait de l'avis général une prise de conscience des autorités de l'urgence d'une réaction à la hauteur des enjeux sanitaires et de l'image de la capitale chinoise.
Vendredi, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a ainsi souligné que Pékin "travaillait fermement sur le sujet" et prenait "les mesures nécessaires", en dépit des "défis" rencontrés sur la protection de l'environnement.
Outre le vif mécontentement de la population qu'elle suscite, cette pollution athmosphérique est à l'origine de centaines de milliers de décès prématurés chaque année en Chine.
A l'image de Londres, victime du "fog" au début des années 50, les autorités de Pékin entendent assainir la ville d'ici les prochaines années, un pari que la plupart des experts jugent difficile à tenir.
Le nuage de pollution récurrent dans le nord de la Chine touche quelque 300 millions de personnes, et la plupart des chauffages et des industries sont alimentés par des dizaines de centrales à charbon qui tournent à plein régime l'hiver, souvent rigoureux.
Cette première alerte rouge avait fait l'effet d'un électrochoc dans la capitale, provoquant notamment un rush sur les appareils purificateurs d'air, rapidement en rupture de stock.
L'impact économique des alertes rouges est significatif, des centaines d'entreprises devant suspendre leurs activités durant plusieurs jours et certaines ont indiqué à l'AFP qu'elles songeaient à déménager.
La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), particulièrement dangereuses pour la santé car elles pénètrent profondément dans les poumons, a souvent dépassé les 300 microgrammes par mètre cube durant l'alerte rouge de la semaine dernière, selon les niveaux de référence mesurés par l'ambassade américaine.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un plafond moyen de seulement 25 microgrammes par vingt-quatre heures.
Pékin avait levé son alerte le 10 décembre, des vents froids venus du Nord ayant alors dispersé l'air toxique et permis de faire réapparaître un ciel bleu et pur.
D'autres villes autour de Pékin relèveront également leur niveau d'alerte au rouge, a annoncé le Bureau national de l'Environnement dans un communiqué distinct, ajoutant qu'il avait exhorté les gouvernements provinciaux à "mettre en place des mesures d'urgence pour répondre à la forte pollution de l'air".
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