Le Parquet de Nanterre a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire pour "diffusion d'images violentes" après la diffusion sur Twitter par Marine Le Pen et Gilbert Collard de photos d'exactions du groupe jihadiste Etat islamique.
Par ces tweets, tous deux entendaient protester contre les propos d'un journaliste ayant comparé selon eux le FN à l'EI.
L'ouverture de cette enquête fait suite à un signalement de Bernard Cazeneuve auprès de la plateforme Pharos de la direction centrale de la police judiciaire, afin qu'elle "puisse se saisir de l'affaire", selon les termes du ministre de l'Intérieur.
La présidente du FN Marine Le Pen a tweeté mercredi des photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI, Daech sous son acronyme arabe) pour s'en prendre au journaliste de BFMTV-RMC Jean-Jacques Bourdin qui a selon elle "fait un parallèle" entre l'EI et le Front national (FN).
Ces photos sont celles "de la propagande de Daech et sont à ce titre une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme, pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daech", a dénoncé Bernard Cazeneuve, lors de l'annonce de ce signalement devant les députés.
Marine Le Pen a posté trois photos avec le texte "Daech c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage, et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur le dos.
Gilbert Collard, député proche du FN, a quant a lui tweeté la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos!"
La plateforme internet Pharos recueille les signalements de contenus illicites reçus par les internautes comme des images pédopornographiques, jeux illégaux en ligne, tweets racistes ou homophobes. En 2013, elle avait recueilli 123.987 signalements. Des enquêtes pénales peuvent être ouvertes après ces signalements. Les contenus litigieux peuvent également être retirés à la demande de la police sans ouverture d'une enquête.
"Un service d'enquête spécialisé sera saisi jeudi", a précisé le parquet de Nanterre qui a engagé cette procédure sur le fondement de l'article 227-24 du Code pénal.
Selon ce texte, le fait "de diffuser () un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ou à inciter des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur".
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