Los Angeles défendait mardi sa décision d'avoir fermé les écoles publiques de la ville en raison de la menace "crédible" d'une attaque, face à New York, sur l'autre côte américaine, qui en a également reçu une et ne l'a pas jugée sérieuse.
"C'est moi qui ai pris la décision de fermer les écoles" de la deuxième ville américaine, a déclaré le directeur des écoles publiques de Los Angeles (LAUSD), Ramon Cortines, lors d'une conférence de presse.
Une mesure rarissime qui a touché plus de 640.000 élèves de la maternelle jusqu'au lycée dans plus de 1.000 établissements.
"Au vu des circonstances passées, je ne pouvais pas prendre de risques, qu'il s'agisse d'un élève ou du personnel" des écoles, a-t-il justifié.
Ces menaces d'attaques interviennent à peine deux semaines après l'attentat de San Bernardino, à une heure de Los Angeles (Californie, ouest), le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, avec 14 morts et 22 blessés.
Les menaces ne visaient pas seulement "une école, deux écoles ou trois écoles. Il s'agissait de nombreuses écoles, qui n'ont pas été spécifiquement identifiées", avait précisé peu avant M. Cortines.
Le rectorat reçoit "tout le temps" des menaces mais cette fois "il s'agit d'une menace rare", a-t-il insisté.
Les autorités et les dirigeants des écoles passaient au peigne fin chaque établissement pour y déceler d'éventuels sacs à dos ou paquets suspects évoqués dans les emails de menaces reçus par plusieurs membres du conseil d'administration des écoles.
New York, la plus grande ville des Etats-Unis, située sur la côte est, a reçu des emails d'intimidation similaires mais les a ignorés, estimant qu'ils n'étaient pas sérieux.
- Instiller la peur -
Bill Bratton, qui dirige la police de New York après avoir été chef de la police de Los Angeles, a accusé Los Angeles d'avoir "fortement sur-réagi".
"Que ce soit un canular ou des terroristes, ils veulent instiller la peur et perturber la routine", a-t-il fait valoir.
Des propos qui ont fait grincer des dents les autorités de la Cité des anges.
"Il est irresponsable de critiquer la décision" de fermer les écoles "sur la base de faits qui restent à élucider", a lancé le chef de la police de la mégalopole californienne, Charlie Beck, pendant la conférence.
Le maire Eric Garcetti a lui aussi soutenu la décision du rectorat: "c'est très facile pour les gens de tirer des conclusions hâtives" mais les "enquêtes durent parfois pendant des jours tandis que les décisions doivent être prises en cinq minutes".
"Une abondance de précaution est quelque chose que tous ceux d'entre nous qui ont des enfants apprécient", a-t-il martelé.
Le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a quant à lui rappelé que le président américain Barack Obama "est déterminé" à ce que "ce pays ne soit pas terrorisé".
Il a rappelé que le gouvernement américain avait lancé "une campagne agressive pour vaincre (l'organisation jihadiste) Etat Islamique".
La police de Los Angeles (LAPD) et fédérale (FBI) enquêtent sur l'origine de ces intimidations. D'après plusieurs médias américains dont le Los Angeles Times, l'adresse IP des emails serait localisée en Allemagne.
Le représentant de la Californie à la Chambre, Brad Sherman, a fait valoir sur la chaîne CNN que "la personne qui a proféré les menaces se revendique (comme) un jihadiste extrémiste musulman" qui est prêt à "mettre en oeuvre de terribles actions" avec "32 complices".
Il aurait aussi affirmé détenir "du gaz neurotoxique". Des détails qui selon M. Sherman "manquent de crédibilité".
Les attentats de San Bernardino, commis par un couple d'origine pakistanaise qui se serait radicalisé, peu après ceux de Paris, ont fait bondir les craintes liées au terrorisme aux Etats-Unis.
40% personnes interrogées pour un sondage Wall Street Journal/NBC News jugent que la sécurité nationale et le terrorisme devraient être la priorité du gouvernement, et un quart d'entre elles ont peur que leur famille soit touchée par un attentat.
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