Le premier Britannique à séjourner sur la Station spatiale internationale a décollé mardi du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, en compagnie d'un astronaute américain et d'un cosmonaute russe pour une mission de presque six mois suscitant un vif intérêt en Grande-Bretagne.
Le vaisseau Soyouz TMA-19M a décollé de Baïkonour, dans les steppes kazakhes, à 11H03 GMT, emportant l'américain Tim Kopra, le commandant de bord russe Iouri Malentchenko, dont c'est le sixième vol dans l'espace, et le britannique Timothy Peake, un ancien pilote d'essai d'hélicoptères qui deviendra à 43 ans le premier Britannique à séjourner sur l'ISS.
"Tout se passe comme prévu. Le décollage s'est bien passé", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Centre russe de contrôle, contacté par téléphone.
A 11H11 GMT, le vaisseau spatial s'est normalement détaché du troisième étage du lanceur, entament un vol orbital de plus de six heures vers l'ISS.
Premier astronaute britannique depuis plus de 20 ans, et premier d'entre eux à séjourner sur l'ISS, l'épopée de Timothy Peake a suscité un engouement en Grande-Bretagne.
"C'était génial de voir Tim Peake décoller pour rejoindre la Station spatiale internationale", a déclaré, enthousiaste, le Premier ministre britannique David Cameron sur Twitter, le compte officiel de la reine Elizabeth II partageant pour sa part un tweet de l'agence spatiale britannique, agrémenté du hashtag #GoodLuckTim.
A Londres, 2.000 écoliers brandissant des petits drapeaux britanniques étaient réunis au Science Museum pour assister au décollage, diffusé sur écran géant.
"Si seulement un ou deux d'entre eux ici décide de devenir ingénieur, scientifique ou pilote d'essai après cette mission, alors ça vaudra le coup", a déclaré le présentateur télé Brian Cox, présent au Science Museum.
Un intérêt compréhensif alors que le gouvernement britannique veut faire de l'industrie spatiale un secteur représentant 40 milliards de livres sterling pour l'économie du pays d'ici 2030 et que Londres veut faire passer sa part de marché dans le secteur spatial de 7% à 10%.
A Chichester, la petite ville du Sussex (sud) d'où est originaire Tim Peake, l'émotion était aussi au rendez-vous.
"C'est le rêve de tout professeur de physique d'avoir un futur astronaute face à soi () Beaucoup d'enfants viennent ici parce que 'l'astronaute Tim Peake' est venu ici", a déclaré au Chichester Observer l'ancien professeur du héros, Mike Gouldstone.
- Six heures de vol -
L'amarrage du vaisseau Soyouz à l'ISS est prévu à 17H23 GMT, mais plusieurs manoeuvres seront encore nécessaires jusqu'à l'ouverture de la trappe reliant le vaisseau Soyouz TMA-19M à la Station, programmée à 19H25 GMT.
Les astronautes pourront alors saluer les trois habitants actuels de l'ISS, l'américain Scott Kelly et les vétérans russes Mikhaïl Kornienko et Sergueï Volkov.
Timothy Peake, qui semblait plutôt détendu avant le décollage, s'était dit lundi "pressé de profiter de la vue fantastique sur la planète Terre" à l'occasion d'une conférence de presse, affirmant même avoir oublié qu'il passerait les fêtes de Noël loin de chez lui.
"J'ai entendu qu'un pudding de Noël avait été envoyé en orbite, donc nous aurons nous aussi des friandises", a ajouté "Major Tim" dans un éclat de rire.
Dans les derniers instants avant le décollage, plusieurs mythiques chansons de rock, dont "Don't Stop Me Now" de Queen ou "The Final Countdown" de Europe, étaient diffusée à travers les hauts-parleurs de la fusée Soyouz.
Iouri Malentchenko et Tim Kopra, les deux compagnons de voyage de Timothy Peake, ont pour leur part déjà passé 641 et 58 jours dans l'espace.
Le vaisseau Soyouz restera amarré 173 jours à l'ISS, avant de ramener les trois astronautes sur Terre le 5 juin 2016.
Vendredi, un cosmonaute russe et deux astronautes américains et japonais sont revenus sur Terre, réussissant un rare atterrissage de nuit dans les steppes du Kazakhstan.
La Russie fournit à l'ISS son principal module, où se situent les moteurs-fusées, et les vaisseaux russes Soyouz sont le seul moyen d'acheminer et de rapatrier les équipages de la station orbitale depuis l'arrêt des navettes spatiales américaines.
Seize pays participent à l'ISS, avant-poste et laboratoire orbital mis en orbite en 1998 qui a coûté au total 100 milliards de dollars, financés pour la plus grande partie par la Russie et les États-Unis.
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