NKM évincée des Républicains, Bartolone confirmé au perchoir malgré les critiques de la droite: de l'Assemblée au gouvernement en passant par les partis d'opposition, les élections régionales, marquées par un score historique du FN, continuaient mardi d'avoir des répercussions sur la vie politique.
Défait par Valérie Pécresse en Ile-de-France, une région détenue depuis 17 ans par la gauche, M. Bartolone a été confirmé à la présidence de l'Assemblée nationale, par acclamation du groupe PS et malgré les critiques de l'opposition.
"Une gigantesque farce" déjà "négociée en coulisses", a ainsi attaqué mardi matin Bruno Le Maire (LR) pour qui M. Bartolone "ne remplit plus les conditions" pour le perchoir après ses déclarations sur Valérie Pécresse et la "race blanche". "Il s'est abaissé, il a eu une conduite qui n'est pas digne": "au revoir", a de son côté lancé Laurent Wauquiez (LR).
M. Bartolone lui-même a concédé que sa sortie sur Mme Pécresse candidate de "Neuilly, Versailles et la race blanche" durant l'entre-deux-tours n'était "pas forcément calibrée".
A droite, l'éviction de Nathalie Kosciusko-Morizet de la direction des Républicains a été confirmée mardi. Elle est remplacée au poste de numéro 2 par son grand rival, Laurent Wauquiez, élu à la tête de Rhône-Alpes-Auvergne sur une ligne droitière.
Eric Woerth devient lui secrétaire général chargé du projet et Isabelle Le Callennec est nommée vice-présidente du parti, a-t-on précisé de même source.
"Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec Nathalie Kosciusko-Morizet au téléphone dans un climat d'amitié. Il lui a proposé d'être nommée au bureau politique et à la commission nationale d'investiture, ce qu'elle a accepté", a précisé l'entourage du président des Républicains. En tant que Numéro 2, NKM était de facto membre de ces deux entités et son éviction aurait entraîné son départ de l'un et de l'autre. L'ancienne candidate à la mairie de Paris avait dénoncé lundi des méthodes "staliniennes" dans son parti.
- Duflot "tend la main" à Hollande -
Le débat pourrait se déplacer à droite sur la date de la primaire, prévue pour novembre 2016 mais qui fait craindre une année d'invectives et de luttes sans merci au moment où les électeurs réclament des changements de pratiques politiques.
Alain Juppé ne veut pas d'un processus "bâclé", François Fillon y est "totalement hostile". Xavier Bertrand, futur président de la grande région Nord, n'est quant à lui plus sur la ligne de départ. Un geste "salué" par Bruno Le Maire qui officialisera sa candidature en 2016.
Quant à Nathalie Kosciusko-Morizet, elle s'est "rapprochée" d'une candidature à la primaire au vu, dit-elle, du résultat des régionales.
A gauche, avant la séance de questions au gouvernement (15h00) suivie d'une séance similaire au Sénat (16h45), Manuel Valls retrouve les députés socialistes. Lundi soir, sur France 2, il a promis pour janvier des "mesures nouvelles" dont un plan "massif" sur la formation des chômeurs, avec l'ambition de "faire sortir (son) pays de l'accoutumance au chômage".
Des propos qui sonnent comme une réponse aux demandes répétées "d'inflexion" de la politique portées par les frondeurs comme par Martine Aubry lundi soir, mais habilement préemptées dès dimanche soir par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Lors de ce même bureau national, les députés Yann Galut et Karine Berger ont demandé au gouvernement un "collectif budgétaire pour répondre à l'urgence sociale". "Aucune réponse" de la part de Jean-Christophe Cambadélis lundi soir, ont-ils précisé à l'AFP.
Côté écologistes, sortis affaiblis des régionales, Cécile Duflot, dans un entretien au monde, "tend la main" à François Hollande pour bâtir une "coalition de transformation" englobant également les communistes. Faute de quoi, dit-elle, "une catastrophe politique est en marche" en 2017. Bruno Le Roux, quant à lui, plaide "dès le début de l'année 2016" pour la construction d'un "grand parti de gauche réformateur" ayant vocation à dépasser le PS.
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