Loin de la vague bleue espérée, la droite a remporté sept régions dimanche au second tour des élections régionales, dont deux grâce au désistement du PS, une situation qui relance le débat autour du ni-ni défendu par Nicolas Sarkozy, à un an de la primaire.
Dans le Nord et en Paca, les candidats du parti Les Républicains ont bénéficié des bons reports des voix de gauche qui leur ont permis de l'emporter largement sur leurs adversaires du Front national. Dans le Grand Est, Philippe Richert s'est imposé nettement dans une triangulaire avec le FN et le candidat de gauche Jean-Pierre Masseret, qui s'est maintenu malgré les consignes de désistement du PS.
L'opposition remporte également l'Auvergne-Rhône-Alpes grâce au très droitier Laurent Wauquiez, les Pays-de-la-Loire, la Normandie, ainsi que l'emblématique Ile-de-France, la région la plus peuplée et la plus riche du pays.
Malgré ces victoires, les responsables LR ont réagi sur un ton très mesuré, choisissant de mettre l'accent sur la défaite du Front national, incapable de gagner la moindre région malgré un nouveau record national de voix, plutôt que sur leurs propres résultats.
"Cette mobilisation () ne doit sous aucun prétexte faire oublier les avertissements qui ont été adressés à tous les responsables politiques, nous compris, lors du premier tour", a lancé M. Sarkozy, qui a pris la parole tôt dans la soirée, avant d'aller assister à Paris SG - Lyon au Parc des Princes.
François Fillon comme Alain Juppé ont mis l'accent sur l'échec du FN à gagner des régions.
Généralement, les élections intermédiaires sont favorables aux partis d'opposition, comme cela avait été le cas en 2010, lors que les socialistes avaient peint de rose l'hexagone (sauf l'Alsace). Une situation que l'opposition actuelle n'a pas été en mesure de réitérer.
Leurs résultats, alors même qu'ils étaient alliés aux centristes de l'UDI et du MoDem (sauf en Bourgogne où ces derniers avaient fait liste à part au premier tour), restent en-deçà de leurs espérances et des promesses de leur président qui y voyait une "étape vers l'alternance" en 2017.
Mais pas question pour autant de commencer à régler des comptes, alors que les principaux ténors du parti s'affronteront dans un an exactement (novembre 2016) pour la primaire en vue de la présidentielle de 2017.
- NKM monte au créneau -
"Il nous faut maintenant prendre le temps de débattre au fond des choses des grandes questions qui angoissent les Français" a déclaré Nicolas Sarkozy, pensant "à l'Europe, la politique économique, au chômage de masse, à notre sécurité, à la façon dont est organisée l'éducation de nos enfants, à l'affirmation de notre identité".
"Ce serait une grave erreur de passer, comme trop souvent, d'une élection à une autre comme si les Français ne nous avaient rien dit", a estimé l'ancien chef de l'Etat.
Cet unanimisme apparent a toutefois été perturbé par les déclarations de la numéro deux du parti Les Républicains, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait été la seule responsable LR, avec l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, à s'opposer au ni-PS ni-Front républicain. Elle est montée au créneau dès l'annonce des premiers résultats: "Si les électeurs avaient appliqué le ni-ni, nos candidats dans le Nord-Pas-de-Calais et en région Paca auraient été battus", a-t-elle fait valoir dès l'annonce des premiers résultats.
Son attitude lui a valu une admonestation de M. Sarkozy. "N'oublie pas quand tu vas sur les plateaux télé que tant que tu es chez Les Républicains, tu dois défendre la ligne majoritaire du parti", a-t-il lancé à celle qui a toujours réclamé le droit d'user de sa "liberté de parole".
Dans la perspective de la primaire, les grandes man?uvres à droite ne devraient néanmoins pas tarder à commencer, puisque M. Sarkozy a annoncé un Conseil national sur la ligne du parti pour "début février".
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