Euphorie et soulagement à Nice autour de Christian Estrosi dès les premières estimations donnant le candidat LR vainqueur au second tour des régionales. Soupe à la grimace à Marseille pour les partisans de Marion Maréchal-Le Pen, criant à la "manipulation".
Dans la salle archi comble d'un hôtel de luxe de Nice, Rachid Silat, chauffeur de bus, a le sourire aux lèvres. La victoire de son candidat Christian Estrosi vient d'être annoncée. A sa façon il a apporté sa pierre, arpentant pendant des jours les quartiers sensibles de l'est de la ville à la rencontre des jeunes.
"Ils n'avaient pas conscience de ce qui se passait, ils ne suivent pas du tout l'actualité. On leur a dit que le FN n'allait jamais aider les jeunes, qu'il était basé sur le mensonge et l'hypocrisie!", explique Rachid.
Adossé contre un mur, longue barbe blanche de sage, Joseph Pinson, rabbin d'un centre Loubavitch de Nice, se réjouit du succès électoral d'un "enfant du pays, ami de la communauté juive". "C'est la France qui a gagné. La France est ouverte et tolérante. Il faut résister!", dit-il. Pour autant le FN, "des héritiers de Vichy et des révisionnistes" ne l'inquiétait pas outre mesure.
Raymond Spinella, un militant qui a "tracté" assidument pour convaincre les abstentionnistes, est soulagé de la défaite de Marion Maréchal-Le Pen, "une petite fille sans expérience". "Les gens ne votent pas pareil au deuxième tour, certains avaient juste manifesté leur colère au premier tour".
Dès 19h30, les mines étaient déjà détendues et souriantes alors que des premières estimations très favorables apparaissaient sur les portables.
"Je suis humble sur un résultat obtenu avec un désistement des socialistes", glissait la sénatrice Dominique Estrosi Sasonne, ex-épouse du candidat et son adjointe à la ville de Nice.
Christian Estrosi a savouré la victoire en petit comité avec ses filles et quelques proches de son équipe, avant d'apparaître devant les Niçois sous les cris de joie. Il a sobrement remercié les socialistes, "celles et ceux qui ont fait le sacrifice de leurs places". Mais refusé de saluer son adversaire après une campagne de "mensonges", de "calomnies" et de "haine".
- "Dégouté" -
A 200 kilomètres, dans une salle des mariages marseillaise, l'ambiance était tout autre. Georges, chemise orange vif et chaîne en or, résume l'ambiance au QG de Marion Maréchal-Le Pen: "Je suis dégoûté Mais c'est pas grave, on a quand même marqué des points. On y arrivera!"
La mine déçue, une petite poignée de militants et les membres du "DPS" le service d'ordre du FN qui assure la sécurité de la soirée, ont regardé les résultats sur l'écran à 20H00. "C'est une manipulation, tout le monde s'est mis contre le FN", dénonce encore Georges, qui milite à Gréoux-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence).
"D'un côté, on s'y attendait", reconnaît Didier Cazeaud, un militant de la Seyne-sur-Mer (Var). Mais "le courant passe bien avec les Républicains, on va gérer la région ensemble", estime-t-il.
"Nous avons gagné! Je pense sincèrement que nous avons gagné dans les esprits, les Français se sont aperçus que nous avions raison sur beaucoup de sujets", veut se convaincre Thierry Giordano, un militant de 51 ans.
Portés jusque-là par une série de victoires électorales dans des communes ou des cantons de Paca, les cadres frontistes voulaient faire contre mauvaise fortune bon coeur face à cette défaite.
Sombre ambiance même au bar à champagne, où à 21H30, les bouteilles demeuraient encore sagement alignées dans le bac à glaçon. "Et encore, tu vas voir, dans une heure tout le monde sera parti", confiait, amer, le serveur à un responsable.
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