La participation a connu dimanche au second tour des élections régionales en France une hausse record, la grande inconnue demeurant le sort que réserveront ces nouveaux votants au FN, à la porte de plusieurs exécutifs régionaux, pour ce dernier scrutin avant la présidentielle.
Le taux de participation était de 50,54% à 17H00, soit 7 points de plus qu'au scrutin régional de 2010 à la même heure (43,47%), et surtout, 7,5 points de plus que dimanche dernier au même moment (43,01%).
Les instituts de sondages pronostiquent une participation comprise entre 57,5% et 59% sur l'ensemble de la journée de dimanche, ce qui marquerait un très fort rebond par rapport à 2010 et dimanche dernier (49,91%).
Plusieurs politologues ont confirmé à l'AFP une hausse record de la participation entre les deux tours. Les Français se sont davantage rendus aux urnes dans l'ensemble du territoire. Notamment en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, où s'affrontent la présidente du FN Marine Le Pen et le candidat de droite Xavier Bertrand (LR). Idem dans le Grand Est, où le bras droit de Mme Le Pen, Florian Philippot, est en lice.
Reste à savoir si, après une semaine d'entre-deux tours tendue, les abstentionnistes, toujours moins nombreux au second tour, auront entendu les appels répétés à la mobilisation pour faire barrage au FN, arrivé en tête du premier tour avec un score national historique (27,7%).
Ce n'est pas le cas d'Abdel, 38 ans, croisé dans les rues de Clermont-Ferrand, qui a décidé de ne pas voter: "Je ne crois plus aux politiques () Ils n'auront pas ma voix, même pour battre le FN."
A l'inverse, dans le quartier populaire de Lille-Sud, Mohamed, 35 ans, a tenu à exprimer son suffrage: "C'est un droit, il faut le préserver." Sans enthousiasme, il dit avoir choisi Xavier Bertrand (LR).
Un mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France (130 morts), le pays est en état d'urgence et le scrutin s'est donc déroulé sous haute surveillance, avec des mesures de sécurité renforcées.
45,3 millions de Français inscrits sur les listes électorales en métropole et outremer étaient appelés à voter pour élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique). Avec 46 listes en lice pour ce second tour, dont deux duels, dix triangulaires et une quadrangulaire pour la seule métropole. Le Front national est présent partout en métropole.
- 'Donner une leçon' -
Les principaux responsables politiques ont voté dans la matinée.
Au lendemain de l'adoption d'un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique, le président François Hollande a voté à Tulle, en Corrèze. Le Premier ministre Manuel Valls a voté à Evry, un peu avant le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, à Paris.
Après avoir réalisé le meilleurs scores au premier tour dans six régions, les candidats FN, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen en tête, ont été donnés battus par tous les sondages d'entre-deux-tours. Mais avec un écart situé parfois dans la marge d'erreur, rendant très incertaine l'issue du scrutin.
Les résultats pourraient notamment être serrés en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, où malgré les consignes du parti socialiste et de Manuel Valls, le candidat socialiste, Jean-Pierre Masseret s'est maintenu, et en Bourgogne-Franche-Comté où gauche et droite étaient très proches au premier tour, largement derrière la candidate du FN.
Malmenée au premier tour, la gauche, qui a retiré ses listes dans ses fiefs historiques de PACA et du Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour empêcher une victoire de l'extrême-droite, espère limiter les dégâts en conservant au moins trois grandes régions.
Devancée par le FN le 6 décembre, la droite, qui ne dirige qu'un seul exécutif régional depuis 2010 (l'Alsace) mais est partie unie avec le centre cette fois, doit mobiliser pour inverser la tendance du premier tour, défavorable.
Avec une grande inconnue, l'Ile-de-France, région symbole avec ses 12 millions d'habitants, Valérie Pécresse (LR) et Claude Bartolone (PS), dont la liste a fusionné avec Europe-Ecologie-Les-Verts et le Front de gauche, sont au coude-à-coude.
Le scrutin se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer. Les bureaux de vote, qui ferment à 18H00 dans la plupart des communes, restent ouverts jusqu'à 20H00 dans les grandes villes.
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