Pourtant, au CHU de Caen, ces petites bêtes sont choyées. Car, tous les mois, elles sont une centaine à débarquer “par Chronospost” dans la pharmacie de l’établissement hospitalier. “La sangsue a des bénéfices thérapeutiques. Elle est utilisée en chirurgie réparatrice et sert aussi à l’élaboration de médicaments anti-coagulants”, justifie Guillaume Saint-Lorant, pharmacien de l’hôpital. “Elles sont élevées en Gironde et nourries avec du sang d’animaux certifiés, du sang de poulet en l’occurrence”.
Usage unique et javellisation !
Une fois arrivées, les sangsues sont placées dans des bocaux d’eau minérale. L’animal va être ensuite utilisé pour aspirer le sang qui engorge les lambeaux ou les doigts réimplantés. “Ce qui permet aussi la régénération des micro-capillaires”, indique Guillaume Saint-Lorant. “Au sein de l’établissement, les sangsues sont considérées comme une pommade ou toute autre préparation. Elles sont destinées à un usage unique pour un patient déterminé”. La bête, gorgée de sang après être restée plusieurs minutes sur la peau du blessé, va en effet suivre le circuit d’élimination des déchets de soin. “Elles subissent une javellisation complète puisque le risque majeur est dans ce domaine celui de la contamination sanguine”, souligne le pharmacien.
Parfois, les sangsues caennaises agissent aussi à leur façon en faveur de la réunification régionale : l’établissement bas-normand “dépanne” souvent en sangsue son voisin rouennais, notamment le week-end !
Et les patients ? De prime-abord, ils se montrent souvent réfractaires à l’application de sangsue. Puis perçoivent vite le bénéfice qu’ils peuvent en tirer. A l’heure actuelle, la médecine n’est pas en mesure de palier l’action thérapeutique du petit glouton.
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