La participation était en très nette hausse dimanche au second tour des régionales par rapport à 2010 et surtout par rapport au 1er tour dimanche dernier, alors que le Front national, pour ce dernier scrutin avant la présidentielle, est à la porte de plusieurs exécutifs régionaux.
Le taux de votants était de 50,54% à 17H00, soit 7 points de plus qu'au scrutin régional de 2010 au 2e tour à la même heure (43,47%), et, surtout, 7,5 points de plus que dimanche dernier au même moment (43,01%).
Les instituts de sondages pronostiquaient une abstention comprise entre 41 et 42,5% sur l'ensemble de la journée de dimanche, ce qui marquerait un très fort recul par rapport à 2010 et dimanche dernier (50,09%).
Par rapport au premier tour, la hausse de la participation à 17H00 est nette dans l'ensemble du territoire. Ainsi dans les territoires du Nord-Pas-de-Calais/Picardie, où s'affrontent la présidente du FN Marine Le Pen et le candidat de droite Xavier Bertrand (LR).
Idem dans le Grand Est, où la Meuse connaissait une hausse de plus de 12 points, tout comme le Bas-Rhin.
La participation est souvent plus forte au second tour dans ce type d'élection.
Reste à savoir si, au bout du compte, les abstentionnistes auront entendu les appels répétés à la mobilisation pour faire barrage au FN, arrivé en tête du premier tour avec un score historique (27,7%) et pour la première fois en mesure de l'emporter dans une ou plusieurs régions, à commencer par le Nord-Pas-de-Calais-Picardie où Marine Le Pen affronte Xavier Bertrand (LR).
Ce n'est pas le cas d'Abdel, 38 ans, croisé dans les rues de Clermont-Ferrand, qui ne votera pas: "Je ne crois plus aux politiques () Ils n'auront pas ma voix, même pour battre le FN."
A l'inverse, dans le quartier populaire de Lille-Sud, Mohamed, 35 ans, a tenu à voter: "C'est un droit, il faut le préserver." Sans enthousiasme, il a choisi Xavier Bertrand.
Un mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France (130 morts), le pays est en état d'urgence et le scrutin s'est donc déroulé sous haute surveillance, avec des mesures de sécurité renforcées.
45,3 millions de Français inscrits sur les listes électorales en métropole et outremer sont appelés à voter pour élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique). Avec 46 listes en lice pour ce second tour, dont deux duels, dix triangulaires et une quadrangulaire pour la seule métropole.
- 'Donner une leçon' -
A Lille, Elisabeth, une étudiante de 24 ans, va faire "ce qu'il faut contre le FN". A l'inverse, à Marseille, Fabienne, VRP de 60 ans, est allée "voter pour donner une leçon": "J'ai choisi la blonde", à savoir Marion Maréchal-Le Pen.
Les principaux responsables politiques ont voté dans la matinée. Au lendemain de l'adoption d'un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique, le président François Hollande a voté à Tulle, en Corrèze. Le Premier ministre Manuel Valls a voté à Evry, un peu avant le président de LR, Nicolas Sarkozy, à Paris.
Donnés gagnants ces dernières semaines dans les régions où ils ont réalisé leur meilleurs scores au premier tour, les candidats FN, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen en tête, ont en revanche été donnés battus par tous les sondages d'entre-deux-tours. Mais avec un écart situé parfois dans la marge d'erreur, qui rend très incertaine l'issue du scrutin.
Malmenée au premier tour, la gauche, qui a retiré ses listes dans ses fiefs historiques de Paca et du Nord-Pas-de-Calais pour faire barrage au FN, espère limiter les dégâts en conservant au moins trois grandes régions. Devancée par le FN le 6 décembre, la droite, qui ne dirige qu'un seul exécutif régional depuis 2010 (l'Alsace), doit mobiliser pour inverser la tendance du premier tour, défavorable.
Avec une grande inconnue, l'Ile-de-France, région symbole avec ses 12 millions d'habitants, où gauche et droite sont au coude-à-coude.
Le scrutin se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer. Les bureaux de vote, qui ferment à 18H00 dans la plupart des communes, restent ouverts jusqu'à 20H00 dans les plus grandes.
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