Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08H00 en métropole pour le second tour très attendu des élections régionales, dernier scrutin avant la présidentielle de 2017, avec un Front national pour la première fois en mesure de l'emporter dans une ou plusieurs régions, dont le nord et Paca.
45,3 millions de Français inscrits sur les listes électorales en métropole et outremer sont appelés à voter pour élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique). Avec 46 listes en lice pour ce second tour, dont deux duels, dix triangulaires et une quadrangulaire pour la seule métropole.
Un scrutin sous haute surveillance, avec des mesures de sécurité renforcées, un mois jour pour jour après les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts) et l'instauration de l'état d'urgence.
Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 18H00 dans la plupart des villes, 19H00 dans certaines communes, et 20H00 dans les grandes villes. Et les électeurs de La Réunion ont comme d'habitude commencé à voter les premiers en raison du décalage horaire.
Au lendemain de l'adoption en France d'un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique, qu'il a salué comme "un acte majeur pour l'humanité", le président François Hollande doit faire un aller-retour à Tulle, en Corrèze, pour aller voter. Le Premier ministre Manuel Valls déposera son bulletin dans la matinée à Evry (Essonne), et les candidats aux régionales dans leurs fiefs respectifs.
Dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017, ces régionales ont lieu sous forte tension, en raison du bouleversement politique que constituerait l'arrivée de l'extrême droite à la tête d'un exécutif régional aux compétences renforcées.
Donnés gagnants ces dernières semaines dans les régions où ils ont effectivement réalisé leur meilleurs scores au premier tour, les candidats FN, Marine Le Pen et Marion Maréchal Le Pen en tête, ont en revanche été donnés battus par tous les sondages d'entre-deux tours. Notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans le Grand est, mais avec un écart dans la marge d'erreur de ce type d'enquêtes, ce qui maintient une grande incertitude sur l'issue du scrutin.
- Compétences renforcées, budgets limités -
Malmenée au premier tour, la gauche, qui a accepté de retirer ses listes dans ses fiefs historiques de Paca et du Nord-Pas-de-Calais pour faire barrage au FN, espère limiter les dégâts en conservant un maximum de régions. Devancée par le FN le 6 décembre, la droite, qui ne dirige qu'un seul exécutif régional depuis 2010 (Alsace), doit mobiliser des abstentionnistes du premier tour pour espérer l'emporter.
Avec une grande inconnue, l'Ile-de-France, région symbole avec ses 12 millions d'habitants, où gauche et droite sont au coude-à-coude.
Un électeur sur deux a boudé le vote le 6 décembre, mais la participation est habituellement plus forte au second tour dans ce type d'élection (+5 points entre les deux tours en 2010). Reste à savoir si les abstentionnistes auront entendu les appels répétés à la mobilisation pour faire barrage au Front national, ou pour un sursaut civique après les attentats.
Si la campagne électorale a balayé les enjeux régionaux, au profit de la sécurité où de la crise des migrants, après les attentats, les préoccupations économiques, l'emploi, sont peu à peu redevenus la priorité des électeurs.
Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer.
Malgré des budgets encore limités, ces nouvelles régions interviendront dans de nombreux domaines, comme l'organisation des transports routiers, la formation professionnelle ou la gestion des lycées. Elles disposent désormais d'une compétence exclusive en matière économique et sont les seules collectivités à pouvoir accorder des aides directes aux entreprises. Elles n'ont en revanche aucune compétence en matière de sécurité, gérée par l'Etat, les communes et les départements.
Prochain épisode, vendredi 18, avec l'élection des présidents des exécutifs régionaux dans les six régions métropolitaines dont le périmètre n'a pas changé avec le redécoupage territorial (Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Ile-de-France, Pays-de-la-Loire, PACA, Corse) ainsi qu'outre-mer. Ailleurs, l'élection aura lieu, le 4 janvier (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Normandie).
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