Laurent Fabius, tout sourire, fait tomber son petit marteau vert et c'est tout le Bourget qui se lève, applaudit à tout rompre, prend des photos: six ans après les mines défaites de Copenhague, on savoure un accord historique sur le climat.
L'ovation dure de très longues minutes. A la tribune, le président de la COP Laurent Fabius serre dans ses bras l'ambassadrice Laurence Tubiana, cheville ouvrière de la COP21.
Dans "La Seine", la salle tout en bois qui accueille quelque 2.000 ministres, délégués, négociateurs, observateurs et un Prix Nobel de Paix -l'ancien vice-président américain Al Gore- certains en font autant avec leurs voisins. Des "vivats" se font entendre, les flashes crépitent.
François Hollande s'invite alors à la tribune pour savourer lui aussi l'instant.
"C'est un petit marteau mais il peut faire de grandes choses", sourit Laurent Fabius, traits forcément tirés au terme de ces deux semaines de négociations conclues par un marathon de trois longues nuits de pourparlers où il a fallu peser au trébuchet chaque mot de l'accord de Paris. Visiblement heureux, il abaisse une seconde fois le marteau en forme de feuille verte, le logo de la COP21.
Pour ces dernières heures, le président de la COP21 avait opté pour la marche forcée: après avoir annoncé vendredi soir "qu'il (fallait) savoir terminer une négociation", Laurent Fabius a fait adopter l'accord très vite au début de la séance.
Ce n'est qu'après qu'il donne la parole aux représentants des 195 pays participant aux négociations, appelant à l'occasion certains ministres par leur prénom comme il en a pris l'habitude au Bourget.
- Deux heures de retard -
Les représentants, quasi-unanimes, n'ont que compliments à la bouche: la Chine est applaudie quand elle souligne que l'accord n'est certes "pas parfait" mais qu'il "est juste, équilibré, ambitieux". Pour les Etats-Unis, représentés par le secrétaire d'Etat John Kerry, c'est une "immense victoire" pour tous.
Dans la foulée, l'Afrique du sud cite Mandela, l'Inde Gandhi.
Même Claudia Salerno, la représentante du Venezuela, le plus souvent vindicative est aux anges. Elle remercie le pape François pour son encyclique sur l'environnement et annonce, sous de nouveaux applaudissements nourris, que son pays a - enfin - publié ses engagements nationaux contre le réchauffement.
Dans ce concert de félicitations, seul le Nicaragua détone en refusant de s'associer au "consensus" en estimant que l'accord ne protège pas suffisamment les pays les plus vulnérables. Son délégué regrette aussi de ne pas avoir pu s'exprimer avant le coup de marteau.
Pas de quoi doucher l?enthousiasme général d'une soirée qui, en raison d'un différend sur la formulation d'un des articles du projet, avait commencé avec près de deux heures de retard.
Les Américains voulaient changer un "shall" (devra, ndlr) en "should" (devrait, ndlr), dans un article portant sur l'engagement des pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le paragraphe est corrigé, John Kerry peut regagner sa chaise, rassuré. Et la séance historique, elle, peut commencer.
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