Les Français votent dimanche pour le second tour des régionales, où le Front national est en mesure de l'emporter pour la première fois dans plusieurs régions, notamment le Nord, PACA et le Grand est, et dont les résultats seront déterminants à 18 mois de la présidentielle.
Profondément marquée par le drame des attentats du 13 novembre, la campagne sous l'état d'urgence s'est achevée dans la surenchère verbale, notamment en Ile-de-France.
L'incertitude sur l'issue du scrutin subsiste dans la plupart des régions, avec deux duels, dix triangulaires et une quadrangulaire en métropole. De la capacité du FN à gagner une ou plusieurs régions dépendra bien sûr le bilan de la droite et de la gauche dimanche soir. Des résultats dont François Hollande, qui s'est tenu à l'écart de la campagne, devra tirer les leçons avant le rendez-vous présidentiel de 2017.
Principale inconnue du second tour, "le résultat du FN se balade entre 0 et 5 régions", résume Bruno Jeanbart de l'institut OpinionWay.
Deux affrontements directs opposent la droite au FN en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où le PS a retiré ses listes après le 1er tour et appelé à voter pour les candidats Les Républicains et faire barrage au Front national. Longtemps annoncées gagnantes dans ces deux régions, Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, sont désormais données battues par tous les sondages d'entre-deux tours.
Toutefois, selon la dernière enquête BVA diffusée vendredi, Christian Estrosi l'emporterait avec 51% des voix en Paca, un écart dans la marge d'erreur pour ce type de sondage. Dans le nord, l'écart serait plus important à l'avantage de Xavier Bertrand (LR), avec 53% contre 47%, face à la présidente du Front national, toujours selon BVA.
-Le spectre de la "guerre civile"-
Au-delà de ces deux régions fortement médiatisées, la surprise peut venir de l'est, où les candidats FN, sortis en tête au 1er tour avec plus de 30% des voix, sont opposés à ceux de la droite et de la gauche en triangulaire.
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, où le socialiste Jean-Pierre Masseret arrivé 3e s'est maintenu malgré les appels du PS, Philippe Richert (LR) devra compter sur les voix de gauche et les abstentionnistes du premier tour pour l'emporter face à Florian Philippot (FN). En Bourgogne-Franche-Comté, Sophie Montel (FN) aborde le second tour avec une confortable avance sur ses adversaires.
La division entre les Français "peut conduire à la guerre civile", a averti vendredi Manuel Valls, dans une nouvelle escalade verbale.
Incertitude également en Ile-de-France, dont le résultat sera l'un des plus auscultés. Une victoire de la gauche dans la région capitale améliorerait considérablement son bilan, après la perte annoncée de ses bastions historiques du Nord et de Paca. La droite compte, elle, sur ce succès symbolique pour faire oublier ses difficultés du premier tour.
Témoin de l'importance de l'enjeu, le climat s'est fortement dégradé entre Claude Bartolone (PS) et Valérie Pécresse (LR), donnés au coude à coude.
En dehors de la Bretagne, de l'Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et de plusieurs régions ultramarines, où la victoire de la gauche paraît acquise, des Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes où la droite a l'avantage, les candidats sont à touche-touche ailleurs.
Partout, les reports de voix au sein de la gauche - notamment de l'électorat Front de gauche et écologiste - pèseront sur le résultat du vote.
Les appels à un "sursaut citoyen" et à la résistance civique face au terrorisme se sont également multipliés à la veille du second tour, qui aura lieu un mois jour pour jour après les attentats de Paris. Habituellement supérieure au second tour d'une élection, la participation sera l'un des enjeux du scrutin, notamment dans les régions où le FN peut l'emporter.
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