Le projet d'accord présenté samedi aux délégués de 195 pays par la présidence française de la conférence de l'ONU sur le climat propose de contenir le réchauffement "bien en-deçà de 2°" et de "s'efforcer de le limiter à 1,5°", a déclaré le président de la COP21, Laurent Fabius.
Le projet "confirme notre objectif central, vital même, de contenir l'augmentation de la température moyenne bien en-deçà de 2° et de s'efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°, ce qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts liés au changement climatique", a déclaré le ministre français, très applaudi par les délégués réunis en séance plénière.
Jusqu'ici la communauté internationale s'était, en 2010 à la COP de Cancun, engagée à garder la hausse du mercure "en-deçà de 2°". "Bien en-deçà" serait donc un progrès, de même qu'une mention aussi claire de l'importance de garder le monde sous 1,5°.
La présence dans l'accord de l'objectif 1,5°C est une revendication de plus d'une centaine de pays, les plus vulnérables aux impacts du réchauffement mais aussi d'autres comme l'Union européenne. Arabie Saoudite, Inde, Russie -- parmi les principaux producteurs de carburants fossiles dans le monde -- ont en revanche exprimé leur opposition.
Il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 70% d'ici 2050 (et les faire disparaître en 2100) pour espérer rester sous 2°C, et les baisser de 70 à 95% pour rester sous 1,5°C, selon le groupement international d'experts du climat (Giec).
Au cours de cette COP du Bourget, d'autres pays peu favorables au 1,5°C se sont ralliés aussi à l'idée de sa mention dans le texte, comme les Etats-Unis.
Les scientifiques soulignent que les impacts seront déjà forts dans un monde à +2°C, notamment en terme d'élévation du niveau des océans, et qu'il serait préférable de tendre vers 1,5°C.
Sous l'effet des GES émis depuis 150 ans et issus pour l'essentiel de la combustion des énergies fossiles, le monde a déjà gagné 1°C. Et selon le GIEC, il est sans doute parti pour un réchauffement d'au moins 1,5°C du fait des seuls gaz déjà émis, le CO2 persistant environ un siècle dans l'atmosphère.
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