Les agences de notation américaines Standard and Poor's (SP) et Fitch ont maintenu vendredi leurs notes AA de la dette à long terme de la France, sans apporter de modification non plus à leurs perspectives d'évolution respectives.
SP maintient la France depuis une année sous "perspective négative", signifiant que la note du pays a une chance sur trois d'être abaissée d'ici la fin de l'année prochaine.
Fitch, en revanche, confirme la "perspective stable" de la France et écarte ainsi pour l'instant une dégradation ou un relèvement à moyenne échéance de la note.
"Nous nous attendons à ce que la France atteigne ses objectifs budgétaires en 2015, mais nous pensons qu'il existe des risques pour ses objectifs 2017 et 2018", souligne SP dans un communiqué publié vendredi soir.
"La perspective demeure négative, car elle reflète les risques que nous observons sur la trajectoire de l'endettement, en raison d'une croissance plus basse () ou d'une performance budgétaire plus faible, et que les mesures de renforcement de la compétitivité pourraient être atténuées avant l'élection présidentielle de 2017", avertit SP.
De son côté, Fitch prévient également que "le manque d'ajustements structurels pourrait être une occasion manquée pour bénéficier d'un retournement cyclique".
SP prévoit une croissance modérée de 1% cette année pour la France, "avant d'accélérer à une moyenne annuelle d'environ 1,6% pendant la période 2016-2018".
Fitch, pour sa part, table sur une croissance de 1,1% cette année, et de 1,5% en 2016 et 2017.
Les deux agences avaient déjà maintenu en juin la note "AA" qu'elles attribuent toutes les deux à la dette à long terme de la France, et leurs perspectives respectives.
Les deux agences soulignent que la croissance française bénéficie de facteurs exogènes comme la baisse du prix du pétrole et celle du cours de l'euro, tout en reconnaissant que les mesures adoptées par le gouvernement comme la loi Macron y contribuent également.
SP redoute toutefois que l'exécutif hésite à mener de nouvelles réformes "courageuses", en raison de "l'opposition au sein du parti (socialiste) et de l'agenda des élections présidentielles".
Après les attentats du 13 novembre à Paris, SP avait écarté que les attaques "islamistes ou autres puissent avoir des répercussions sur la notation de la dette des pays d'Europe occidentale".
De son côté, Fitch "s'attend à un ralentissement bref et limité de la croissance" après les attaques.
Fitch avait précédemment abaissé la note souveraine du pays en décembre dernier, la faisant passer de AA+ à AA, en raison du dérapage budgétaire notamment.
Quant à la troisième grande agence de notation internationale, Moody's, elle a abaissé en septembre la note de la dette de la France d'un cran à "Aa2", tout en relevant la perspective associée de "négative" à "stable", excluant ainsi un nouvel abaissement à moyen terme.
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