Les deux Corées se sont retrouvées vendredi pour des entretiens à haut niveau pour consolider un accord qui avait permis en août de désamorcer des tensions menançant de dégénerer en conflit armé sur la péninsule divisée.
Toute prise de contact entre les deux Etats rivaux est considérée comme un signe positif mais au vu des précédents, les analystes se gardent d'un excès d'optimisme quant à l'issue de ces pourparlers.
Généralement, les efforts pour organiser un dialogue régulier avortent après le rendez-vous initial entre ces deux pays qui sont toujours techniquement en guerre. La guerre de Corée (1950-53) s'est en effet terminée par un armistice et non par un traité de paix.
Le dernier rendez-vous de ce type, consacré à toute une série de sujets intercoréens, avait eu lieu il y a près de deux ans.
"Faisons un premier pas fondamental pour ouvrir la voie à la réunification. J'espère que les questions en suspens pourront être résolues une à une", a dit le chef de la délégation sud-coréenne, Hwang Boo-Gi, en serrant la main de son homologue nord-coréen, Jon Jong-Su.
Le dialogue se tient au niveau des ministres adjoints dans la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, située en Corée du Nord tout près de la frontière. Cette zone, ouverte en 2004, est l'un des rares symboles de coopération intercoréenne.
- Faire tomber les barrières -
Les entretiens sont l'occasion de surmonter des décennies de méfiance et de confrontation, a dit M. Jon.
"Faisons tomber les barrières, comblons les fissures et construisons ensemble un chemin nouveau", a-t-il déclaré.
Pour les spécialistes, un résultat positif serait simplement que les deux parties tombent d'accord pour continuer le dialogue et émettent des propos conciliants sur une coopération future.
"Cette fois-ci, le résultat pourrait avoir un impact important sur la voie empruntée l'année prochaine par les relations intercoréennes", a commenté Cheong Seong-Chang, analyste à l'Institut Sejong de Séoul.
Le problème le plus délicat est celui du programme d'armements nucléaires de Pyongyang.
Séoul peut très bien évoquer ce sujet, mais les spécialistes pensent que les deux parties vont s'en tenir à des objectifs plus accessibles.
"La dénucléarisation du Nord doit être perçue comme le but ultime du dialogue intercoréen, pas comme un préalable", dit Kim Keun-Shik, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul.
Le dirigeant nord-coréen Kim JOng-Un vient d'affirmer que son pays était doté de la bombe à hydrogène, des propos qui ont été accueillis avec le plus grand scepticisme par Washington comme par Séoul.
- Des objectifs différents -
L'ordre du jour des discussions de Kaesong n'a pas été fixé à l'avance, mais chaque partie a des objectifs clairs même si les deux camps ne sont pas forcément sur la même longueur d'ondes.
Pyongyang souhaite que la reprise des voyages organisés sud-coréens dans sa station de montagne de Mont Kumgang.
Ces voyages, source de devises cruciales pour le Nord, ont été suspendus en 2008 quand une touriste sud-coréenne avait été abattue par un soldat nord-coréen alors qu'elle venait de pénétrer lors d'une promenade dans une zone militaire interdite.
Le retour des touristes servirait utilement la propagande de Kim Jong-Un tout en lui permettant de renflouer les caisses.
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