La campagne électorale s'est enflammée jeudi en Ile-de-France, où Claude Bartolone, en évoquant la "race blanche", a suscité l'ire de sa rivale Valérie Pécresse, avec qui il est au coude-à-coude dans les sondages, qui donnent par ailleurs le FN battu dans trois régions.
Entre les deux candidats, le débat tourne à la foire d'empoigne. Dans une interview sur le site de L'Obs, M. Bartolone affirme que Mme Pécresse "tient les mêmes propos que le FN": "Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux."
La "race blanche" est une allusion aux propos de Nadine Morano (LR) lui ayant valu en octobre d'être exclue de la liste LR-UDI pour les régionales dans le Grand-Est.
"C'est abject. J'ai honte pour la politique", a rétorqué Valérie Pécresse: "D'ailleurs ses déclarations me traitant de raciste ont provoqué un haut-le-c?ur en chaîne." Les propos de Claude Bartolone ont suscité l'indignation en cascade de responsables de la droite et du centre, qui exigent des "excuses" de sa part.
"Ça sent surtout la fin de campagne où on cherche des arguties", "ça sent vraiment la grosse ficelle", faisait-on valoir dans l'équipe de campagne de Claude Bartolone.
Avec en toile de fond un sondage Elabe qui donne les deux candidats au coude à coude, avec 41,5% d'intentions de vote pour Claude Bartolone, 41% pour son adversaire de droite, dans la marge d'erreur de 1% à 3% pour ce genre d'enquête.
Ambiance également en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. "Je vais pourrir la vie du gouvernement, vous m?entendez, chaque jour de chaque semaine": Marine Le Pen a donné de la voix pour défendre son action dans la région.
Un premier sondage d'entre-deux tours a donné la présidente du Front national battue lors du duel qui l'opposera dimanche à Xavier Bertrand (Les Républicains). Selon cette enquête TNS-Sofres, le candidat de la droite et du centre, désormais également soutenu par la gauche, l'emporterait avec 53% des voix contre 47% à la candidate FN.
- Mesquineries et 'mensonges' -
Conséquences, le climat de la campagne s'est encore tendu. Xavier Bertrand a accusé Marine Le Pen de proférer des "mensonges", celle-ci lui reprochant d'être "mesquin et arrogant".
La candidate FN a par ailleurs dénoncé le fait que la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), "délivre" des "laissez-passer" aux Calaisiens riverains de la "Jungle", où vivent plusieurs milliers de migrants, qu'ils seraient "obligés" de présenter pour "rentrer chez eux".
Mme Bouchart a démenti être à l'origine de ces laissez-passer, "émanant" de la préfecture et affirmé qu'une "plainte" en "diffamation" était en préparation à l'encontre de Marine Le Pen.
Incertitude également en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où deux sondages donnent Marion Maréchal-Le Pen battue dimanche face à Christian Estrosi (LR), le candidat de droite, là aussi soutenu par la gauche après le retrait de la liste socialiste du premier tour.
Selon TNS-Sofres, M. Estrosi l'emporterait avec 54% des voix contre 46% à son adversaire. Une autre enquête Odoxa le crédite de 52% contre 48% à Marion Maréchal-Le Pen. Là encore dans la marge d'erreur.
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le candidat de la droite Philippe Richert (LR-UDI-MoDem) est crédité d'une légère avance sur Florian Philippot (FN), avec 43% d'intentions de vote contre 41%, selon un sondage Elabe.
Dans le nord comme en Paca, les reports de voix montrent selon les sondeurs une mobilisation de l'électorat de gauche du 1er tour en faveur des candidats de droite, seuls en lice face au FN.
"Cela signifie qu'un sursaut de mobilisation est en train de s'opérer pendant l'entre-deux tours, poussant des électeurs de gauche à voter massivement Estrosi +contraints et forcés+", analyse Gaël Sliman, d'Odoxa.
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