Le trafic était "fortement perturbé" jeudi sur la ligne A du RER, la plus fréquentée d'Europe, par une grève à l'appel de quatre syndicats qui dénoncent des manquements à la sécurité lors de la découverte de colis suspects, alors même que le pays est soumis à l'état d'urgence.
Sur la portion exploitée par la RATP (branches Saint-Germain-en-Laye, Boissy-Saint-Léger et Marne-la-Vallée-Chessy), "un train sur deux" circulait à 07H00, comme prévu par la régie aux heures de pointe du matin et du soir. "On passera à un train sur 4" en heures creuses, là encore également comme programmé, a assuré un porte-parole.
L'interconnexion avec la partie SNCF de la ligne (Poissy et Cergy-Le-Haut jusqu'à Nanterre-Préfecture), non concernée par le préavis, "est maintenue", avec un train toutes les dix minutes au départ ou à destination de Cergy aux heures de pointe, depuis ou à destination de La Défense. La gare de Poissy devait, elle, être desservie par les trains de la ligne J de la SNCF ayant pour origine la gare Saint-Lazare.
Pour aider les usagers, "le renforcement des lignes 1 et 14 de métro est en place et ce sera le cas progressivement pour les lignes 2, 6 et 9 et des lignes de bus régulières", a ajouté le porte-parole.
A la station Auber, le personnel RATP expliquait de bon matin aux passagers qu'ils devaient s'attendre à un train toutes les 45 minutes. Pourtant, cinq sont passés en moins de 20 minutes, entre 7h40 et 8h00, a constaté un journaliste de l'AFP.
Hormis un cas isolé de passager en colère, l'ambiance sur les quais était apaisée, cordiale, sans bousculade particulière.
"Tout à l'heure, les quais étaient blindés pendant une heure" mais "il y a peu de gens pour l'instant. Tout se passe bien. Pourvu que ça dure", constate Jérôme Gabez, agent RATP.
"Dans les faits tout se passe bien", confirme une passagère, Emilie, une cadre de 35 ans, descendue à la station Auber.
"De toute façon, on est un peu les rois des grèves en France, alors vaille que vaille, on apprend un peu à gérer leurs conséquences", dit-elle, avec fatalisme.
Dans leur préavis commun de grève d'une journée -- jusqu'à vendredi 06H30 --, l'Unsa, la CGT, SUD et FO protestent contre des "consignes managériales inadaptées et dangereuses lors du traitement des objets abandonnés".
"Certaines valises laissées sur les quais sont ouvertes sans prévenir la police", selon la CGT.
La RATP assure de son côté que lorsqu'un colis suspect est signalé à un membre du personnel, "ce dernier prévient la permanence générale qui demande l'intervention des services de police". "Quand la police déclare un colis suspect, la RATP applique strictement ses consignes", affirme la régie.
Selon la RATP, les signalements de colis "déclarés suspects" sont en hausse depuis le début de l'année et ont été multipliés par quatre depuis les attentats du 13 novembre.
Un motif de grève qui laisse perplexes certains passagers : "Ils se prennent pour des divas du service public à se mettre en grève pour des colis suspects. De toutes façons, s'il y en a un qui saute, il saute !", déclare Emilie.
D'autres ne savant pas de quoi il retourne: Carine, comptable à la Défense, interrogée à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) "sait qu'il y a grève", "mais pas pourquoi exactement".
"Il y a une grève ?", s'étonne un homme, alors qu'un train à deux étages s'apprête à partir, pas bondé, sous le regard de militaires qui patrouillent.
Environ 1,2 million de voyageurs empruntent chaque jour la ligne A du RER.
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