Le Front national, arrivé largement en tête au 1er tour en Paca et dans le Nord, est donné perdant au second tour par un sondage publié mercredi, tandis qu'en Ile-de-France le débat se tend entre le PS Claude Bartolone et sa rivale de droite Valérie Pécresse.
Une enquête TNS-Sofres publiée dans la soirée donne Christian Estrosi (Les Républicains) vainqueur au second tour de dimanche face à Marion Maréchal-Le Pen (54% des votes contre 46%) et Xavier Bertrand lui aussi vainqueur dans le Nord contre Marine Le Pen (53% contre 47%).
Peaufinant son image de champion anti-FN, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé à l'adresse des électeurs de gauche, qu'il fallait voter pour les Républicains dans le Nord et en Paca, où le PS, distancé, s'est retiré. Il a qualifié un vote FN "d'arnaque", face à laquelle "il n'y a aucune hésitation à avoir".
Le président François Hollande a de son côté appelé los du conseil des ministres les responsables politiques à la "clarté" et à la "défense des valeurs de la République" contre le FN.
En Ile-de-France, le duel entre Claude Bartolone et Valérie Pécresse s'annonce plus tendu que jamais: le président de l'Assemblée nationale est donné à 41,5%, la candidate de l'union de la droite à 41%, si on en croit un sondage Elabe pour Les Echos publié mercredi.
Mardi, un sondage donnait Mme Pécresse à 42%, M. Bartolone à 40%. Dans les deux cas, l'écart se situe dans les marges d'erreur statistiques des sondages.
Très remontés, Mme Pécresse, qui veut "nettoyer les écuries d'Augias", et M. Bartolone, qui vante le "dynamisme" de la région, ont ferraillé lors d'un débat télévisé tendu et parfois inaudible.
Pour ce qui est du Grand Est, Manuel Valls a appelé à voter pour Philippe Richert alors que le socialiste Jean-Pierre Masseret, bravant les consignes de son parti, a maintenu sa liste pour le second tour.
- Sarkozy juge les électeurs "tourne-boussolés" -
Dans les autres régions métropolitaines où elle est toujours présente, "la gauche rassemblée peut l'emporter", a affirmé le Premier ministre, qui a par ailleurs mis la pression sur la droite dans la région Bourgogne-Franche-Comté en appelant "tous les républicains et tous les démocrates" à se ranger derrière la socialiste Marie-Guite Dufay.
Mme Dufay est arrivée en troisième position derrière la FN Sophie Montel et François Sauvadet.
"La situation est claire et grave : pour la première fois, le Front national peut accéder à la présidence de Bourgogne-Franche-Comté", a déclaré Mme Dufay lors d'un débat sur France 3 face à ses deux adversaires, Sophie Montel (FN) et François Sauvadet (UDI-LR). De son côté, Sophie Montel a vanté "la gestion Front national (qui) est des plus efficaces".
A droite, Nicolas Sarkozy a martelé ses thèmes de campagne. S'il ne travaillera "jamais" avec le FN, voter pour ce dernier n'est pas "immoral". Quant aux électeurs de gauche, l'ancien président les juge "tourne-boussolés" par la politique du gouvernement et par les retraits dans le Nord et en Paca. Une nouvelle formule qui déferle sur les réseaux sociaux, après la "rhubarbe" évoquée lundi soir.
Lors d'une une réunion publique de soutien à Philippe Vigier (tête de liste droite et centre en Centre-Val de Loire) mercredi soir à Orléans, François Fillon a exhorté les abstentionnistes du premier tour "à prendre leurs responsabilités" au second et à voter dimanche pour la droite et le centre: "le meilleur rempart contre l'extrémisme, c'est nous", a-t-il lancé.
Dans le nord, Marine Le Pen et Xavier Bertrand se sont livrés mercredi soir pendant une heure à un débat animé mais calme: M. Bertrand a accusé plusieurs fois la candidate du Front national de proférer "des mensonges", celle-ci répliquant en le traitant de "candidat du système", qui plus est "mesquin et arrogant". Des thèmes rodés pendant des semaines de campagne.
Seul en lice face à Marine Le Pen, M. Bertrand bénéficie désormais du soutien de la gauche, "qui ne fait pas semblant", a-t-il salué, citant son ex-adversaire Pierre de Saintignon et Martine Aubry qui appelle à voter pour lui dans La Voix du Nord.
Marine Le Pen doit donner un grand meeting à Paris jeudi. Confiante, elle s'en est prise mercredi à Nicolas Sarkozy, qui peut "toujours essayer" de siphonner les voix du FN, "ça n'a marché qu'une fois", en 2007.
Cette stratégie, décriée, sera assurément au coeur du débat chez Les Républicains après le second tour. "Plus on droitise le discours, plus on valide les thèses absurdes" du Front national, a regretté le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, pourtant allié avec LR dans toutes les régions au premier tour.
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